Un petit 12 kilomètres tout-terrain en
trottinette roulant afin de se mettre en jambe pour Millau. Voyons voir où j’en
suis physiquement.
D’abord, une chaleur suffocante. 31°C, soleil
légèrement couvert. L’organisme va être mit à rude épreuve. D’autant que 12 Km,
c’est plutôt court. Pas le temps de jouer à la gestion longue distance, ça va
être explosif.
Et justement, ce le fut ….
170 coureurs présents pour cette première course.
Quelques « pointures » dont
un qui a finit 3ème au Triathlon d’Embrun. C’est dire le niveau.
Gulp ! D’ailleurs on le voit au physique des coureurs. Sur les visages, la
musculature, l’équipement, pas de frime : de l’efficacité, du brut, du
terrible. Ils sont là pour tout arracher. Moi mon rôle sera d’ouvrir la course
et si possible rester devant. Je dis bien si possible.
Le terrain est une petite boucle dans le village de 400
mètres, puis une grande boucle de 11,8 km dans la campagne. Le terrain est à
99% du large chemin forestier (une
voiture y passe), 5% de goudron (Départ-arrivée).
Pour l’occasion, c’est la Xh qui me servira de monture. L’arrière est en
position basse puisque c’est roulant.
C’est parti. Posté quelques dizaines de mètres devant
la meute je pars à fond. Derrière aussi, les premiers vont être très rapides,
il me faut tenir la distance. Je profite de la première descente pour reprendre
mon souffle après le sprint, mais un petit mur m’oblige à sauter de la machine
et courir pour le passer, je resaute sur ma trot et repars en descente. La
distance est maintenue. Je prends un peu d’avance. Nous voilà sur la terre. Le
chemin est large, je peux pousser à mon aise. Je suis sur un bon rythme, mais
le premier me remonte. Il court quasiment aussi vite que je pousse !!
J’accélère pour maintenir mon avance quand arrive la première côte. Une longue
montée impossible à poussée. Trop caillouteuse, trop pentue. Je mets pied à
terre (bon en même temps, j’en ai
toujours un de pied à terre …) et me met à courir. Et là … asphyxie !!
L’air ne passe plus dans mes poumons. Le peu qui y passe est bouillant. Je suis
dans un four. J’ai l’impression que le circuit de refroidissement est bloqué.
Ma température interne est en train de grimper, le coup de chaud. Bon sang, ça
n’est pas le moment !! Nous sommes à la 9ème minute. Vite je
bois, je me verse de l’eau sur la nuque, le visage, je respire lentement et
met à marcher. Les coureurs me doublent,
je sens que ça va mieux. L’alerte est passée. Au sommet après quelques minutes,
je peux reprendre la poussée calmement. « Vas-y passe cent bornard ! »
me lance un coureur alors que je le double. J’ai mis mon tee-shirt des 100Km de
Millau. Je suis reconnu par la famille des « cents-bornards ». En bas d’une petite descente où je reprends des
places h Le premier ravitaillement. Je prends un coca et repars sur du
plat. Je vais pousser tranquillement le temps que la forme revienne. Passage du
Km5 en 18’.Je roule à l’allure des coureurs. Je suis avec le 4ème et
le 5ème. Je les repasse jusqu’à la côte d’après où h Rebelotte !! Là je ne cherche même pas à
courir. Je marche à grand pas en m’hydratant. Le plat revient, je redouble ceux
qui m’ont doublé dans la côte. On va jouer à ce petit jeu jusqu’au Km 8 c'est-à-dire
au deuxième ravitaillement. Là je m’arrête une minute pour mon coca et manger
un abricot sec. La dernière côte fut éprouvante sous la chaleur. Je vois passer
quelques coureurs. Je repars pour le final. Une grande descente bien pentue
surgit, je peux laisser aller la Xh et profiter du coté « Fun » de la glisse. La fourche fait
merveilleusement son travail avalant les trous et les cailloux, je reste concentré sur le pilotage, ça va très vite. Je passe le Km10 en 38’.
Tout le final est en profil descendant sur les chemins. Je prends enfin de la
vitesse et peu doubler tous les concurrents qui m’ont passés lors du dernier
ravitaillement. On entre dans le village où un mur m’attend. Au sommet la foule
bien sûr. C’est la dernière difficulté. Normalement elle devrait être
impoussable, du fait de la pente mais je suis chaud, on est sur le goudron, y a
du public, en avant en sprint deux coups de chaque cotés, je la pousse à
l’agonie pendant qu’un coureur me double …. Arrivé en haut je n’ai plus de
poumons, mon cœur bat à 568 impulsions. Dernières descentes, je double le
fourbe qui m’a passé dans le dernier mur et finit en sprint h 43’40. Le premier est arrivé
en 40’. Sans commentaires ….
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