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dimanche 20 février 2005

Les Crêtes Blanches de Saint Paul en Jarez (42)

Distance 7 et 14 Km.
Depuis plusieurs jours, tous le monde me le disais. « T ‘as vu ce qui tombe ? Avec toute cette neige, ça va être impraticable. Comment veux tu passer en trottinette ? ». Reste qu’il faut pas s’étonner si on as le froid et la neige pour une course qui s’appelle « Les Crêtes Blanches » et qui se déroule au moi de février dans le Massif du Pilat. C’est comme si on râlait parce qu’il fait trop chaud au marathon des sables ….
Je ne serais pas déçu.
Dimanche matin 8h. J’arrive sur le site sous la neige et le froid. On se gèle et ce n’est rien de le dire. Le parking se remplit lentement et on voit tout le monde dans les voitures avec le moteur tournant et je suppose le chauffage en marche. La tente géante où se déroule les inscriptions et le ravitaillement est glacée. Il faudra un bon moment avec beaucoup de monde pour qu’elle se réchauffe. Le départ est prévu à 9h30. Il paraît qu’au sommet, une belle congère s’est formée et que l’ouvreur de la course a dû passer avec des raquettes pour bien tracer le passage. Il y a pas mal de neige fraîche tombée ces derniers jours et même la nuit dernière. Le ciel est bas, plombé, quelques flocons tombent. Rodolphe (l’organisateur) me dit qu’à la vue du terrain il a des doutes sur le fait que je puisse passer avec le Kickbike sur le 14km. Ok, je me lance sur le 7 km. Pour une première fois sur ce parcours et au vue des conditions, soyons raisonnable.
Il y a 70 coureurs prêt à en découdre avec la neige. La plupart sont super équipés avec matos de grand froid, guêtres, etc …. Je pars une centaine de mètres devant eux. Dès le début, on attaque par une côte à 10% sur deux kilomètres. Je cours (pas vite) à coté de la machine et tous le monde me double dès les premières minutes. A mi pente je suis dernier. D’ailleurs je n’en peux plus. Je préfère marcher à grand pas, je vais aussi vite (6km/h). Avec les cailloux et la neige, le kickbike (XC) est difficile à pousser. Je glisse, il faut parfois le soulever quand le sol est trop caillouteux ou sur des petites marches enneigées. Arrivé au sommet je suis en nage. Mais je peux pousser maintenant c’est plat. Heu … plat peut-être mais pour ce qui est de pousser, c’est autre chose. Je suis à découvert sur un plateau, le vent souffle bien de coté, du coup voilà la fameuse congère qui est là et ma roue avant se plante dans la poudreuse fraîche, hop ! Roulade du bonhomme dans la neige. Pendant quelques centaines de mètres, je vais me retrouver dans 50 cm de poudreuse. La piste a été tracée par les coureurs. C’est comme une petite tranchée qui court au milieu de la neige. Impossible de pousser ni de marcher avec le kickbike. Je marche sur la piste en poussant le KB dans la poudreuse. Trop dur. Il y a de la neige jusqu’au moyeu. Il ne roule même pas. Je finis par le mettre sur le dos. C’est plus une course mais un entraînement commando !! Valérie me rejoint à ce moment là. Elle est partie derrière moi pour fermer la course. Comme la piste n’était pas praticable en VTT, elle a voulue essayer le Kickbike XCountry. Sacré baptême ! On finis par sortir des congères. On peut enfin se laisser glisser un peu. On plonge dans un sous bois à 15km/h en glissant de partout. Super marrant ! Les coureurs ont tassés la piste, la roue avant accroche bien. Par contre pas de frein arrière. Les câbles et la mâchoire sont bourrés de neige et avec le froid, tout est bloqué. Valérie me donne le truc. Poser un talon contre la roue arrière. Très efficace. Plouf ! Sortie du sous-bois, une congère, je plonge dedans et de deux !! Le ravitaillement est juste là. On s’arrête pour boire un coup. Je prend un verre, l’eau est gelée … le gars du ravitaillement me sers de l’eau d’une bouteille qu’il cachait contre lui. Liquide mais trop froide. Impossible à boire. Tant pis, on repart pour une montée de 700 mètres à 25% …mais c’est quoi cette course ? Arrivée au sommet de la côte, autant vous dire que les poumons sont ouverts au max et ventiles à fond, quant au cardio, j’en parle même pas au moins 300 !! Nous sommes au quatrième kilomètres. Valérie bifurque à droite pour suivre la grand course, moi je plonge à gauche pour rentrer. Une longue descente s’offre à moi. Mais la neige n’est pas très tassée (tous les coureurs ne sont pas passés par là) et il me faut pousser toujours un peu. De toute manière, c’est tellement glissant que je garde toujours un pied qui traîne au sol pour remettre le KB en ligne. Me revoilà devant ma congère que je reprend dans l’autre sens. Je recharge mon KB sur le dos. La derrière descente pointe son nez. Je descend les deux kilomètres à 25 km/h en glissant dans tous les sens. Un talon sur la roue arrière, freinage fin sur l’avant, le KB sautille de cailloux en cailloux sur la neige et la glace. Je peux mettre les deux pieds sur la planche et me concentrer sur le parcours. Devant moi le premier des 14Km cours à toute allure. Je n’arrive pas à le rattraper. Incroyable. Le gars cours à 25 km/h sur la neige sans tomber …. Enfin je m’amuse un peu, mais le fond de l’air est glacé. Je passe la ligne d’arrivée en 1h05 pour 7 km !! Quelle moyenne ! Le compteur marque 56’ avec 8km/h de moyenne. A noter pour finir que le ravitaillement final sous la tente était Pantagruelique.