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dimanche 8 mai 2005

Randonnée VTT « L’Estivale » à Loché (71)

Le Club de VTT des Passe-Partout de Mâcon proposait 4 randos.
  • 14km pour la famille
  • 28km pour une belle ballade(+640m)
  • 48km pour les costauds (+1360m)
  • 70km(+1900m) j’y pense même pas tellement c’est dur.

J’ai le moral, je me lance sur le 48km avec la trottinette KBX. Histoire de prouver d’une trottinette peut faire comme un vélo. Non mais ! Pendant les 20 premiers kilomètres, il n’y a pratiquement que de la montée. Et pourtant on démarre par une belle descente en sous-bois, super !! Mais on descend, on descend, il va bien falloir remonter non ? Et oui et on va monter fort et ce pendant plus de 20 kilomètres. Je vais marcher la plupart du temps, les côtes sont trop raides, il est impossible de pousser. J’arrive à marcher entre 5 et 6 km/h, puis dès que je peux sur de petits faux plats je resaute sur la machine et je pousse. La Grange du bois au kilomètre 10. 1h10 que je pousse. Ça monte toujours et ce n’est pas terminé. Les VTTistes me doublent lentement. S’arrêtent pour souffler, repartent et moi je marche, je marche. « Et vous allez marcher longtemps ? _ jusqu’en haut !! ». Dans les sous-bois, une difficulté inattendu : La boue. Je me retrouve devant un long et large bourbier. En VTT, il suffit de prendre son élan et passer en pédalant en force. On dérape un peu, avec de la chance on ne se plante pas et on passe. Moi je suis à pied et je ne me vois pas pousser dans 30 cm de boue. Donc je contourne l’obstacle. Je pars dans les arbres et la broussaille sur une centaine de mètres en portant ma machine. Tiens ? Ce paysage me rappelle quelque chose. Ha oui !! Le film « Le projet Blair Witch » génial je vais tourner en rond pendant plusieurs jours !! Non, finalement je reviens sur la piste après le bourbier mais c’est un ruisseau maintenant qu’il y a à la place. Et puis zut, je me remets en piste dans la flotte (descente) le plus dur étant de se mouiller. Une fois que c’est fait, on est à l’aise. Je ne ferais pas ça en février dans le massif du Pilat mais bon là...
Enfin le sommet. Les premières crampes arrivent. Je ne suis même pas à la moitié du parcours… On plonge plein sud dans un single-track ultra rapide. Je file à plus de 20 km/h, gauche, droite, hop un cailloux, hop on évite une racine, ça file ça file, on se croirait dans un jeu vidéo, c’est très rapide. La piste surgit sur une petite route qui descend et nous amène au premier ravitaillement au col de la Sibérie kilomètre km 17. Je me pose enfin et profite du gros ravitaillement bien fournit. Tous les VTTistes me regardent bizarrement et se demande comment je suis arrivé là. Je réponds avec le sourire « … ben … en poussant !!». J’ai tenu une moyenne de 9 km/h. Je suis crevé. Je repart après avoir refais le plein. Et ça remonte... Sur cette portion, entre le 20eme et le 30eme, il va y avoir une succession de côtes et de superbes descentes. Je peux commencer à pousser et m’amuser. Par contre la fatigue musculaire est de plus en plus présente. « dis donc, c’est physique ton truc …. », « Mais ça doit être crevant ton engin … » « Hein ? mais …. T’as pas de pédales ? » Telles sont le genre de réflexions que j’entend tout au long du parcours. Sur les portions roulantes, je m’amuse avec les cyclistes. J’arrive à tenir leur rythme. Kilomètre 25, sommet du fût d’Avenas. Vue splendide sur le beaujolais. La descente qui suit jusqu’au col est incroyable. Un mur avec des ornières énormes et des marches gigantesques. Emporté par la vitesse je suis obliger de plus ou moins courir à coté de la machine et même de marcher (voire de glisser) pour la retenir. Arrivée au Col du fut d’Avenas, je me rend compte que dans la descente je me suis fais très mal au genoux gauche. Je n’arrive même plus à marcher. Super. Et comment je fais maintenant ? Je me masse et m’étire doucement. Les muscles se rétractes et je suis au bord des crampes. Je repart en marchant tout doucement mais entre les débuts de crampes et mon genoux j’ai peu d’espoir. Je suis au bord de l’abandon. Sauf que... Je suis très loin du départ et comment rentrer ? à pied ? je ne peux même pas marcher. Par la route ? Ca risque d’être plus long… alors je continu en marchant en fonction des muscles qui se nouent et des douleurs. Objectif prochain ravitaillement dans quelques kilomètres. J’arrive à avancer sans que la situation ne dégénère mais c’est toujours douloureux. Deuxième ravitaillement : J’y surgit en bas d’une longue descente qui me repose les jambes. Comme au premier ravitaillement, les randonneurs qui sont là m’ont tous doublés et sont étonnés de me voir encore en course. Je retrouve un gars avec qui j’ai roulé (pardon … poussé) depuis le début de la randonnée. Lui aussi a les muscles tétanisé. D’ailleurs je pars avant lui et il ne me redoublera pas jusqu’à l’arrivée. A ce ravitaillement, je prend mon temps. Beaucoup boire et manger, manger, manger, voilà mon mot d’ordre. Je me masse, fais des étirements, ça va mieux. Il ne reste que 15 kilomètres qui sont tranquilles d’après les ravitailleurs. Quelques montées mais rien de bien méchant et le reste très roulant. On attaque par une descente genre fête foraine avec virages relevés, je descend à bloc avec un VTT qui m’ouvre la voie, c’est génial. Les côtes sont encore marchées même si elles sont faciles, mais je n’en peux plus. J’ai puisé dans mes réserves, il y aura des traces c’est sûr. Il me faudra quelques jours pour récupérer pleinement. Un dernier mur maintenant, mur où tout le monde met pied à terre sauf moi, je les ais déjà les pieds par terre. Les crampes réapparaissent méchamment. Aïe, aïe … « Fais pas l’imbécile ! , moins de 10 bornes à tenir ». Je suis à 10km/h de moyenne. Plus de 4heures que je suis sur le pont à jouer le forçat de la poussée. Les gens qui me doublent (lentement) sont aussi très fatigués. Il fait chaud maintenant. Les dernières descentes sont là. Au milieu des vignes les grandes pistes caillouteuses s’offrent à moi, j’atteint le 45km/h, c’est super. Finalement; les descentes auront permis aux muscles de se reposer et je finis sans qu’une crampe ne me coince et ne m’arrête. Je finis en 5h15 à ma montre. Le compteur donne : 48,225km (précis non ?), 10,5km/h de moyenne, 4h36 de temps total. La ravitaillement final est gargantuesque.
Conclusions :
  • Une randonnée absolument ma-gni-fi-que.
  • Un 50km tout-terrain en KB se prépare !! même en rando faut pas y aller en touriste.
  • Le KB tout-terrain a sa place au milieu des VTT puisqu’après analyse, je ne suis pas dans les derniers temps.
  • A noter que contrairement à certain, je n’ai pas eu de problème de chaînes ni de dérailleurs... hé hé, hé