mercredi 31 décembre 2008
samedi 27 septembre 2008
100Km de Millau 2ème.
Le « deal » était d’ouvrir la course et de rester en tête. Vu
l’expérience de l’an dernier, c’était faisable, tout dépendait de notre état de
fraîcheur après le marathon. La remontée de l’an dernier nous avait cassés.
Cette année nous sommes en tête. A nous à gérer le machin.
Nous devrons rester en tête coûte que coûte. L’inconnue étant mon état physique
puisque je n’ai aucun entraînement. Comment est-il possible de faire plus de 7h
d’endurances sans entraînement ? On va voir si le mental est si fort que
çà.
Nous
partons donc en tête, Christian, Nicolas et moi accompagnés de Thierry notre
assistance en vélo. Cet âne a voulu s’entraîner, il s’est blessé, bien fait
pour lui.
Le
départ est en fanfare, si, si c’est vrai ! Le défilé traverse Millau
doucement au son de la Fanfare municipale, suivit des Trottinettes et derrière,
la meute. Ligne de départ. Nous nous mettons une centaine de mètres devant et
poum ! C’est parti. Léger faux plat descendant, nous partons à 18 km/h
sans forcer, quand arrivant devant un passage à niveau, il se baisse en
sonnant. Nous nous arrêtons en riant. Ils sont fort à l’organisation, négocier
avec la SNCF pour avoir un second départ, c’est balèze non ? Une seule
loco passe à fond, les barrières se ré-ouvrent, la meute est en train
d’arriver, nous relançons et reprenons notre avance. Ouf !
La route est toute à nous, il fait beau, nous poussons tranquillement
à 15-18 km/h. On discute, on regarde le paysage, c’est une belle ballade plus
qu’une course. Thierry fait le point régulièrement pour calculer notre avance.
Nous maintenons 5 à 10 minutes suivant les zones. Le passage difficile du semi
avec une énorme côte courte mais raide se fait en poussant, je me lance, passe
Nico et Christian, je suis en pleine forme et pousse comme un fou jusqu’au
sommet. Ouf. Petite récup en les attendant. En bas les premiers coureurs
arrivent (on est sur une hauteur). Hop,
on repart vers Millau par une route vallonnée. Grandes descentes, petites
côtes, tout est « poussable ».
Au jeu des côtes, je passe en tête puis me fais « pourrir » par Christian et Nico dans les descentes. La
différence de poids est flagrante. Je suis dans la catégorie lêger et je ne
peux rien y faire. Ils me mettent, 10, 20, 30 mètres dans la vue très
rapidement et grâce à l’inertie sont encore en position de recherche de vitesse
sur le plat alors que moi j’ai déjà repris la poussée. Bou-ou que je suis
triste. Christian prend même un bon 60 km/h dans ces portions ! Thierry a
parfois du mal pour nous suivre à vélo. Il met du temps pour pouvoir revenir à
notre niveau. Vers le trentième kilomètre, Nico subit sa première crampe. Il la
gère doucement et en faisant attention, il repart tout doux. Elle n’évolue pas.
Pour ma part, je suis super bien. Nous finissons le Marathon en 2h33’ en super
forme. Pas de crampes en vue, pas très fatigué, la suite est de bonne augure.
Vu mon entraînement des derniers mois, je ne comprends pas comment je suis dans
cet état…. Christian est aux anges, lui qui en a chié la semaine précédente sur
un semi, viens de boucler son premier marathon et qui plus est en forme !
Nous repartons vers Saint Affrique cette fois pour un
aller-retour. Première côte, celle de Creisseil sous le Viaduc. On ne cherche
pas à tenter quoi que ce soit et mettons pied à terre dès le début. 7% sur 1,2
km tout droit sous la chaleur (ça cogne
aujourd’hui !). Mes premières crampes arrivent dans la côte. J’ai du
mal à marcher. Je m’arrête un peu pour me réhydrater, prendre un gel, m’étirer
et repart sans trop perdre de temps. Ce sera douloureux mais gérable jusqu’au
sommet. Le chrono marque alors 3h. Cette fois c’est au tour de mes deux
compères de m’attendre ils ont pu se reposer un peu. Le premier coureur passe
alors devant nous. Quoi ? Déjà ? On ravitaille et on repart sur la
longue descente vers St Georges. 50/55 km/h pendant 10 minutes avec la route
toute à nous, un grand moment. Je suis accroupi sur la planche et profite des
sensations de vitesse au ras du sol. Très grisant. Nous remontons la route
monotone vers St Rome (en très léger faux
plat montant) à 15 km/h de moyenne tranquillement. Arrêt aux
ravitaillements, plein de bananes et pain d’épices. J’essaye un régime
préconisé par Christian. Au ravitaillement du Coca et pendant la course sur la
bécane de l’eau pure.
La côte de Tiergues. La célèbre et destructrice. Celle
où la course bascule dans un sens comme dans l’autre (au retour). Nous mettons pied à terre et reprenons notre marche
forcée. Mes crampes reviennent et re-belote je m’arrête, m’étire, bois, etc …
je marche lentement, je n’arrive pas à maintenir un rythme de forçat, j’ai trop
mal. Mes compères sont loin devant, ils disparaissent. Le premier coureur nous
repasse. C’est quoi cet extra-terrestre ? J’ai toujours mes douleurs mais
j’arrive à les gérer sans trop de problème. Une zone un peu moins pentue se
profile après le virage en épingle. Je tente une poussée. Juste une pour voir.
Pas de douleurs, j’avance plus vite. Une deuxième, toujours aucune réaction
musculaire. Paradoxalement, j’ai moins mal en poussant qu’en marchant !!
Je continu tout doucement à pousser et rattrape mes camarades petit à petit.
J’arrive en même temps qu’eux au sommet. Mes crampes vont mieux. Chrono à 4h45’.
Ouf. Ravitaillement et Gaz !! Plein pot vers St affrique pour 6 km de
descente majestueuse. Pendant 10 grosses minutes nous allons descendre à 55/60
km/h au ras du sol (toujours accroupis
pour moi). L’impression d’être sur une luge de vitesse, le sol qui défile
sous les pieds à cette vitesse, la large route pour soi tout seul, les
trajectoires sont choisit comme on veut, c’est sublime.
Arrêt ravitaillement à St Affrique. On refait le plein
de banane, pain d’épices, eau. Je hurle « J’en ai marre, je rentre à Millau !!» sous les éclats de rire
de tout le monde. Un verre de Coca et ça repart. Nous reprenons la côte de
Tiergues en marchant doucement. Les crampes sont là mais ne dégénères pas. Nous
passons devant le panneau publicitaire ou l’an dernier avec Thierry nous sommes
restés longtemps à nous étirer tellement nous avions mal. Là on passe
tranquille. Un motard de la gendarmerie (ils
sont trois dédiés à la course) reste un moment avec moi. Nous discutons
Trottinette et moto (en tant que BMiste,
on a un sujet de discussion en commun). Thierry a du mal avec son vélo, lui
aussi à des crampes. Plus habitué à monter cet engin bizarre (selle, pédales, beurk…) les muscles hurlent
et se nouent. Christian et Nico sont devant et marchent bon train. Je suis à la
traîne mais ça va. Le premier coureur nous repasse. Décidément, çà devient une habitude !
Je repère une portion où la côte devient légèrement moins pentue et je tente
une poussée. Ca tiens. Une deuxième, ça tiens toujours. Je remonte lentement
vers mes camarades, les doubles et reviens vers le premier coureur. Je le
passe, puis m’arrête pour me reposer les muscles, étirements, ravito. Il me
repasse, je le repasse et finalement à ce petit jeu j’arrive au sommet en
poussant tranquillement sans être totalement détruit à l’arrivée. Avec l’avance
que j’ai sur Thierry, Nico et Christian, je me ravitaille (à la bière !), m’éponge (il
fait toujours très chaud) et me remet en forme pour la suite. L’an dernier
j’ai monté cette côte en 1h10 dans un état lamentable, cette année 45’ en
meilleur état.
La troupe réunit et requinquée, nous repartons. Dans
nos têtes la course est terminée. C’était la vraie grosse dernière difficulté.
La dernière côte sous le viaduc pourra être marchée s’il le faut, mais vu notre
temps et notre état, rien ne peut nous arriver (sauf incident technique). Lors de la descente, nous croisons la
meute des coureurs avec le meneur d’allure des 10h. Nous rattrapons le premier
coureur qui … marche. Aïe, qu’est ce qu’il se passe ? Les kilomètres
monotones en faux plat descendant cette fois ci se déroulent à 18km/h de
moyenne tout doux. Nous sommes avec des cyclistes, nous accélérons par moment
pour nous amuser, c’est paisible et on avance fort ! D’après nos calculs,
le premier coureur ne peut plus nous rattraper, même si on marche toute la
dernière côte. Nous apprenons d’ailleurs qu’il vient de craquer. Trop de
crampes. C’est le second qui était 20’ derrière lui qui passe en tête. Nous
sommes tranquilles. Dans nos têtes c’est déjà pari gagné. La dernière cote de
Creissels pointe son nez. Il fait toujours très chaud. Pied à terre, je la marche
jusqu’au bout, les crampes sont toujours là se déclenchant plus ou moins. J’en
profite pour passer quelques coups de fil pendant ma marche. Le chrono est à 6h35’
pendant la montée. Mes compères sont devant et m’attendent au sommet.
Ravitaillement, pipi et prêt pour la tentative de record de vitesse. Nous
sommes devant la route à 7%, droite, dégagée, il n’y a plus qu’à se laisser
glisser. Christian prend immédiatement la tête, suivi de Nico et de moi. Thierry
ne pourra pas nous suivre avec son VTT. Nous serons trop rapide ….
Accroupis sur la planche, en équilibre sur la pointe
des pieds, recroquevillé sur moi-même, je coince le cadre avec mes genoux pour
plus de stabilité. Nico ne peux pas se mettre dans cette position (trop grand l’animal). Il opte pour la
position plongeante avec le torse sur le guidon, mais pas trop quand même.
Résultat, ma position aérodynamique compense ma différence de poids avec lui.
Accentué par sa position pas très aérodynamique. Je suis donc dans sa roue
pendant toute la descente. Je me décale légèrement de coté chaque fois qu’il
bouge, me remet dans sa roue pour chercher l’aspiration. Imaginez la scène :
Deux Trottinettes à plus de 70 km/h à deux mètres de distance l’un de l’autre,
le second cherchant à doubler le premier. C’est très chaud….. Autant vous dite
que coté sensations, c’est carrément de la F1 !!
Nous
passons devant un panneau de limitation de vitesse à 70 (ou sont les radars ?) et en bas de la côte un gendarme nous
fait des grands signes pour nous signifier de ralentir, nous arrivons trop
vite !! ha, ha, ha !! Grand pied !!
En bas on dégaine les GPS des sacs. Christian pointe un
75 km/h, quand à moi, 72,4. Record battu !! Et en excès de vitesse (panneau 70) qui plus est, mais que fais
la police ?
Après cet exploit, nous rentrons tranquillement vers
Millau. Regroupement au kilomètre 99 et nous finissons le dernier kilomètre de
front. L’an dernier je souffrais le martyr à cet endroit. Là, impeccable. Nous
passons la ligne d’arrivée en 7h33’ tous les trois ensemble. Pari gagné !!
Le
GPS annonce un temps de roulage 6h56, temps d’arrêts 45’. Moyenne globale 13,6
km ; maxi atteint 72,4 km/h (record
perso à ce jour) distance 101 km, dénivelé cumulé positif 900m.
dimanche 1 juin 2008
La Caussenarde VTT.
Temps
total 4h30, soit 8 Km/h de moyenne.
Temps
de roulage 3h25 soit 11 km/h de moyenne.
Distances proposées :
40, 65, 80, 100 km.
15°,
pluie, vent, boue à outrance, 40 km, 780 m de dénivelé positif, voilà le menu
de la journée.
Thierry et moi partons en tête de la meute des 936
vététistes venus affronter le blizzard caussenard du 1er jour de
Juin. Nous filons sous la pluie qui ne nous quittera pas de tout le trajet.
Nous commençons par une côte de 10 km dont une bonne partie est sur le bitume.
Par moment nous pouvons pousser un peu. En fait nous alternons marche et
poussée. La côte dure une heure et nous maintenons un petit 10km/h de moyenne
sur cette première partie. L’ascension finale sera sur un « single » boueux à souhait avec une
pente à plus de 30%. Tout le monde glisse en poussant sa machine, tombe, etc ….
Epique. Sur le plateau du Larzac, le vent souffle, la pluie tombe, vite on
remet les vestes, on se refroidit très vite. Nous entamons un chemin qui suit
la falaise. Courtes montée, petites pistes rapides, petites descentes pour relancer,
nous sommes sur un terrain très ludique pour nous. Dommage que des bouchons se
forment régulièrement (700 coureurs
ensemble …). Nous arrivons au ravitaillement au 20ème km en 2h25 après une
longue piste où la boue nous empêche de pousser correctement. Les bécanes sont
toujours en travers, les pilotes de VTT ne comprennent pas comment on avance
…nous non plus d’ailleurs. L’ambiance est plus « Retraite de Russie » qu’autre chose. Mais nous, on aime ça ….
Ravitaillement gargantuesque avec force pâtés, saucissons,
vin rouge et plus toutes les sucreries habituelles à ce genre de ravito. Un
mécano est là avec son matos pour les réparations d’urgences. Thierry le met à
contribution, il n’a plus de frein avant. Un groupe de jazz fait l’animation
musicale, belle ambiance.
Après une bonne demi-heure, rassasié, nous repartons (sous la pluie) pour la dernière partie. Nous sommes maintenant sur
un profil descendant. Nous allons attaquer un single pendant 20mn (descente de la Salvage). De la folie pure. Nous descendons à 30-35
km/h dans les sous bois en glissant, sautant dans tous les sens. Les vélos
s’écartent pour nous laisser passer et repartent derrière nous en admirant la
technique. Nous passons pour des cinglés. Quel pied !! De la glisse pure.
Un pilotage et un plaisir exceptionnel. On se RE-GA-LE !!
Nous doublons même un VTTiste à l’agonie dans une
relance de folie. On ne le reverra jamais …. Le ravitaillement nous a fait du
bien. Thierry fera une chute mémorable avec un saut périlleux avant. Plus de
peur que de mal. Rien de cassé. Un peu d’arnica et ça repart. Les dix derniers
kilomètres se feront sur chemin large et très roulant à profil descendant. Nous
poussons fort et avons encore du jus en réserve. Les crampes sont presque
présentent mais avec force gels spéciaux, elles n’arriveront pas. Nous
finissons donc l’épreuve (sous la pluie
bien sur) en parfait état physique. Par beau temps sec, nous partions sur
les 65 km sans problèmes. Rendez vous est pris pour l’année prochaine avec
l’organisation.
samedi 19 avril 2008
Camino Days.
Il pleut sans discontinuer depuis quelques
jours. La veille il a même neigé sur les hauteurs. Il fait froid, le vent
souffle très fort, sommes nous en janvier au nord de l’écosse ? Non,
fin avril dans les Cévennes.
La société Camino™ spécialisée dans l’organisation de
Raids VTT offrait un week-end de raids et d’enduro autour du causse Méjean et
du Mont Aigoual (trois départements
couverts : 12, 30 et 48).
Deux
types d’épreuves : La première est un raid où sont proposées deux
distances : un gros 60 km et un petit 50km. En même temps et sur certaines
portions communes, 6 descentes ont été sélectionnées pour les enduristes. Une
série de navettes (Land-rover et
Volswagen-Transporters armés de remorques) montent les pilotes aux sommets
de ces portions et ce tout au long de la journée. On monte un versant,
descend l’autre, remonte sur un autre,
etc … Le repas du midi se prend à un endroit stratégique où sur un laps de
temps de 2heures tout le monde (raiders et enduristes) se regroupe pour
se re-séparer dans l’après midi. Une autre originalité est la présence de
marque comme Sunn, Trek et Giant. Ils prêtent des vélos neuf tout suspendus (modèles enduro et trails) pour les pilotes désireux d’essayer les
nouveaux modèles. Et ce n’est pas un petit tour, qu’ils effectueront, c’est
l’épreuve complète ! Chapeau les marques. Une cinquantaine de bécanes sont
ainsi disponibles. Le centre névralgique est un hameau (Aiguebonne) constitué de gîtes qui accueille tous les coureurs pour
le week-end. Le milieu dans lequel je vais évoluer est celui de VTT à
suspensions démesurées, pilotes à l’équipement de moto-cross. Du gros, du
lourd. Pas tout à fais mon milieu de prédilection (cross-country). Vais-je m’en sortir ? Pour l’occasion, j’ai
pris mon nouvel Xh pour sa première sortie. J’avais déjà fait un petit enduro (Vauvert) mais avec une machine plus
légère (Footbike-Trail). Celle-ci est
un peu plus costaud.
Place
à l’action :
Vu
les conditions climatiques et l’heure de départ ce n’est pas du tout
raisonnable de me lancer sur le Raid. J’opte au dernier moment pour la version
Enduro.
Première
descente : A peine descendu de sa
remorque, ma Trottinette à la roue avant totalement à plat. Mauvaise augure.
Vite, un coup de bombe et on verra si ça tient. On commence la première demi heure
par une côte à pousser (certains
cyclistes aussi) car trop de boue. Dès le début c’est la retraite de
Russie. On marche dans des ornières, quelques plaques de neige dans les sous
bois nous rappelle la saison (euh … on
est quand même fin avril …), le vent froid nous cueille en haut de chaque
petite butte, l’humidité glaciale règne sur les Ardennes… non zut, c’est vrai
qu’on est dans le sud. J’avais oublié. La montée durera une demi-heure jusqu’au
point culminant à 1200 mètres d’altitude avant d’attaquer une longue piste
forestière qui redescend vers Meyrueis. 30 secondes suffiront à me tremper des
pieds à la tête. Les roues soulèvent des gerbes de boues et de flotte. Par
moment mes lunettes sont tellement opaques que je dois m’arrêter pour les
nettoyer. La piste est magnifique mais le terrain gras colle et empêche d’aller
trop vite. Malgré ça j’arrive à me laisser glisser jusqu’en bas. Un dernier
petit single-Track et nous arrivons à la fin de cette spéciale transit de froid
en 15 minutes. La météo avait prévue une journée ensoleillée, on regarde le
ciel avec angoisse. Le soleil est bien là mais de gros nuages le cache. Rien
pour nous sécher et la pluie n’est pas
loin.
2ème
descente. La bien nommée « la boite ». Ambiance plus sèche
puisque nous partons depuis le causse Méjean proche de l’Aven Armand pour
descendre vers les gorges de la Jonte. Le terrain est donc calcaire et sec.
Nous passerons devant la chapelle St Gervais (les connaisseurs apprécieront). La première partie est roulante et
la Trottinette est sur un terrain parfaitement à sa mesure. Longues pistes,
petits singles avec quelques racines et pierres (à sauter, hop, hop!). C’est
très ludique. Tellement ludique d’ailleurs que je vais faire une grosse chute
avec atterrissage sur le dos, Aïe !! La planche du Xh est glissante et
avec les pieds mouillés, zou !! Je glisse de la planche en pleine
descente, une crampe m’accueille quand je pose mon pied par terre pour amortir
et emporté par la vitesse, j’effectue une belle roulade façon judoka. Sauf
qu’au judo ils n’ont pas de sac à dos avec du matériel à l’intérieur. La bombe anti crevaison évoquée plus haut se
retrouve entre mes reins et le sol au moment de l’atterrissage. Scrouitch !!
Aïe, j’ai très mal. Le bras gauche aussi à tapé mais rien de cassé. Je me
relève en sursaut car la crampe me noue toujours le mollet droit. Vite il me faut m’étirer ! Le Trottinette est
plusieurs mètres en contrebas dans les buissons qui s’accrochent le long du
ravin. Heureusement que je ne suis pas tombé avec elle, il y a de la pente
…. Calmons nous on repart. J’ai eu
d’autant plus peur lors de ma pirouette que quelques minutes avant un pilote
s’est cassé l’avant bras sous mes yeux lors d’une énorme chute à VTT. Espérons
que la série noire s’arrête là. La
deuxième partie est un enfer pour moi. Des marches de 40 à 50 cm, des cailloux
glissants, je suis obligé de descendre en portant le Trottinette. Même à pied,
je glisse. J’ai mal au dos, aux jambes, aux bras, c’est la galère. La descente
est vertigineuse et le paysage est magnifique. Nous sommes orienté plein sud,
il ferait presque chaud par moment. En tous cas on sèche, ça compense la dureté
du parcours. Je vais passer trois quarts d’heure dans cette opération commando.
Je finis cette spéciale en une heure épuisé et endolori, le moral au niveau de
la mer (altitude zéro). Cette
spéciale aura eu raison de ma protection de cadre (pneu fixé sous le tube de cadre).
Repas.
La
troisième spéciale est annulée car le mauvais temps qui sévit a détruit la
piste et les passages sont trop dangereux. Les éclaireurs du matin ont
carrément annoncés danger de mort !! Gulp, personne n’insiste … Le raid
est aussi modifié au dernier moment.
4ème spéciale. Nous descendons cette fois ci vers les gorges de la Dourbie. Nous
partons du plateau en passant par un chaos de rochers façon « Montpellier le Vieux » qui se
trouve à quelques kilomètres à vol d’oiseaux. Séance photos par les
journalistes de « VTT Mag »
lors du passage d’une grosse bosse. La première partie est vallonnée sur le
plateau. Je marche un peu, je pousse beaucoup, c’est assez roulant, le terrain
me convient. Arrive ensuite un Single-track, pardon : un Mono-trace à
flanc de falaise absolument magnifique. Attention à rester concentré sinon la chute
risque (à défaut d’être fatale), d’être
très dangereuse. Nous passons à coté
d’un château en rénovation accroché au flanc de la paroi, impressionnant. La
descente douce va durer une heure. Je peux enfin m’amuser. Parfaitement adapté
aux Trottinettes, génial. La vue est fascinante. On a l’impression d’être un
oiseau qui survole le canyon. Par moment je regarde en bas et je redouble de
concentration sur le tout petit sentier devant moi. Ce n’est pas le moment de
glisser comme tout à l’heure. Le final est en sous bois et nous plongeons dans
le village de Roques Sainte Marguerites. La navette nous attend.
5ème
spéciale. Nous ne sommes plus que
quatre dans le dernier camion. Il est 17 heures, le peu de soleil qu’il y avait
a définitivement disparu derrière les nuages qui défilent rapidement sous le
vent des plateaux. Le fond de l’air est glacial. Beau mois de Novembre. Mal,
froid, plus envie. Je regarde la piste qui part sur le plateau et qui rejoint
le single que nous devons emprunter, il faudra pousser. J’ai mal partout et mon
dos me fait souffrir. Je ne me sens pas capable de pousser. Si c’est pour hurler
à chaque poussée, ce n’est pas la peine. Je décide de descendre par la route.
Un pilote de VTT qui n’en peu plus lui non plus m’accompagne un moment. Il
rejoindra le single au milieu de la route (on
l’a repéré en montant). Je me cale derrière le guidon et me laisse glisser
sur l’asphalte entre 50 et 55 km/h. Dix minutes après je me retrouve le long de
la Dourbie à Roques St Marguerites et je me remets à pousser le long de la
route pendant quelques kilomètres pour rejoindre la dernière navette. Chaque
poussée me fais souffrir horriblement du coté gauche. Je finis par trouver une
position la moins douloureuse possible et pousse doucement, d’autant que par
moments, j’ai le vent de face. Je n’en peux plus. Quelle galère. Comment je
peux être aussi détruit ? J’attends la dernière navette avec deux pilotes
(dont mon poursuiveur de tout à l’heure).
Le fermeur de l’épreuve arrive et reste avec nous. Je me refroidis. Je rêve
d’une douche chaude et de pouvoir me changer. 1h30 d’attente… La navette arrive
enfin. La dernière descente doit nous ramener vers le départ. La boucle sera
bouclée. J’ai trop mal partout, j’ai froid, je reste dans le camion qui me
ramènera au chaud. Le soir, grosse ambiance autour d’un super repas orienté
calories (l’apéro était costaud lui aussi).
Une douche, gros dodo et on verra demain.
Le
lendemain, re-belote mais sur le Massif de l’Aigoual.
Sauf
que … Il pleut. La pluie s’accentue, s’accentue, le vent s’y met, c’est comment
dire … abominable ? Beaucoup de pilotes fourbus de la veille (comme moi) ne se sentent pas d’affronter
les éléments. Ce sera journée mécanique. Il reste des courageux qui veulent en
découdre et qui partent soit dans les camions, soit sur le raid. Moi se sera
dans la Twingo direction la maison sous des trombes d’eaux !!
Malgré l’avis très réservé de certains coureurs quand à
ma présence sur ce type de course, non pas qu’une trottinette se mêle à eux,
non pas de problèmes, c’est un milieu très ouvert, le samedi soir au repas,
beaucoup m’ont félicité d’avoir pu descendre les spéciales, non c’est surtout
la capacité de franchissement qui est en cause. Bref, malgré les doutes, je
pense toujours qu’une Trottinette « aménagée »
peut faire bonne figure. Sur les parties roulantes pas de problèmes. Mais dès
que la descente devient cassante avec de grosses marches, la garde au sol
atteint vite ses limites. Attention aussi au poids pour le portage. Autant un
certain poids garantit une certaine stabilité, autant si on commence à porter,
cela va s’avérer être vite fatiguant. Mais l’aménagement dont je parle c’est
surtout relever encore la machine. Quelques centimètres de plus. Pas facile
puisque la hauteur du Xh utilisé sur cette épreuve était limite haute pour la
poussée et pourtant encore trop basse pour le TT. La solution est peut-être à
lorgner du coté des fourches à hauteurs réglables comme les « U-Turn » ? Mais quid de
l’arrière ?
Non la solution c’est de se fabriquer une machine sur
mesure qui réponde à tous les critères à la fois. Le dessin de la géométrie est
en train de germer dans ma petite tête.
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