vendredi 31 décembre 2010
2010. …où notre héros s’ennui ferme, puis se frotte à l’élite mondiale malgré la présence de volatiles et se venge d’une côte avec qui il avait un compte à régler…
.. et ça se passe lors de la Saint-Affricaine, des 100 Km de Millau, des Championnats du Monde en Italie et des Championnats de France à Lyon...
samedi 25 septembre 2010
100Km de Millau IV
25
Septembre. Cette année les Tbikers présents sont : Jeff, Thierry (l’incontournable), Christophe,
Jean-Charles le fils du précédent nommé (sur
le Marathon), Sébastien, Luc, Carole, Jean-Luc, Anne et votre serviteur.
L’invité
de dernière minute… la pluie et le froid.
J’utiliserai
cette année la Kickbike Racer qui a servit en Italie. Je l’équipe de deux
portes bidons, le GPS et ma montre sur le guidon, tous le reste est entièrement
d’origine. Pour elle se sera son premier Millau. Après la Millenium Racer, la
FB Track, c’est donc au tour de la Sport Max (dernière évolution de la Racer).
J’ai
pris le minimum d’équipement avec moi. Deux trois outils, chambre à air, c’est
tout. Je pars « light » (vraiment light serais sans rien du tout mais
bon, ma parano naturelle m’en empêche). J’ai avec moi à porté de main des
dosettes anti-crampes et anti hypoglycémie (principe
de précaution oblige).
Le Marathon
Nous partons 5mn avant le départ officiel afin de
garantir notre avance. Nous partons tous pour le 100 Km sauf Anne, Jean-Charles
et Sébastien qui ne feront que le Marathon. Ce dernier part comme un fou avec
Luc. Ils ont décidé tous les deux d’établir un temps de référence sur les deux
distances. La course poursuite est lancée.
Notre petite troupe s’ébranle et nous prenons nos
positions. Tout le monde prend son rythme. C’est chacun pour soit dans
l’ensemble, mais on se rejoint de toute manière lors d’un ravitaillement. On
roule deux par deux, ou par trois, inter
changeant les groupes, puis lorsqu’un se sent bien, il part tout seul, se fait
rejoindre, etc … Nous passons le Km10 en 33’. Temps identique à celui de l’an
dernier. Puis au gré des ravitaillements, je me retrouve seul en tête (je ne
compte pas les deux missiles loin devant). Une pluie fine et froide se met
à tomber. J’enfile son blouson. Entre la température (14°) et la pluie, j’ai du mal à me chauffer. Cuissard long,
manches longues, blouson, gants, je suis bien couvert et je ne sue pas. J’ai
des remontées de flotte le long de la jambe arrière, mes pieds sont trempés.
Pas agréable. Je passe le semi avec la fameuse petite côte en 1h10’. Je suis
bien. La pluie a cessée, la route est sèche. Le fond de l’air reste frais.
J’enlève mon blouson. A partir de maintenant je vois au loin de l’autre coté de
la rivière la file ininterrompue des coureurs. Je suis tout seul. En fait
j’adore cette ambiance de solitude. Que je dois devant ou derrière je m’en fou,
je suis là tout seul, je suis bien. Mais non je ne suis pas tout seul, je suis
avec moi ! La personne avec qui je m’entends le mieux !
« 5 minutes.
Les premiers sont 5 minutes derrières moi !! » C’est l’annonce
que je fais arrivant sur un ravitaillement. « Non, les premiers sont loin devant. On en a vu deux passer comme des
balles. On n’a jamais vu çà ! » Dexter et Luc ont marqués les
esprits apparemment.
Mes muscles font actes de présences, j’ai peur que les
crampes démarrent. Si tôt ? Je m’arrête régulièrement pour m’étirer. Aux
ravitaillements où je m’arrête pour m’alimenter (21 et 35Km), je prends du salé. J’inaugure une nouvelle version de
ravitaillement. Est-ce le froid ? J’ai la fringale. J’ai besoin de solide.
Petits sandwichs au jambon, paté, roquefort, bananes séchées, chocolats.
J’évite les sucres rapides. Il me faut du solide. Je suis rejoint par Carole,
Thierry, Jean-Luc puis plus tard
Christophe et Jean-Charles vers le 35ème kilomètre. Nous continuons
notre ballade tous ensemble en se calant sur le rythme de Jean-Charles (un petit 18Km/h) et finissons le marathon
en 2h30. Jean-Charles passe le premier. Victoire pour le gamin ! Il est
épuisé mais ne le montre pas. Un bon
quart d’heure pour se ravitailler, présenter les machines au micro (je suis rodé maintenant), nous
repartons frais et dispo vers St Affrique
tous ensemble. J’en ai aussi profité pour changer de tee-shirt afin de repartir un peu plus sec. Anne reste à
Millau, c’était son premier Marathon, ça suffit pour elle. Jeff est déjà à
l’agonie. Pas en forme du tout mais il décide de continuer quitte à arrêter en
cours de route. Quand à Sébastien il a bouclé son marathon en 1h44’ et est
reparti rejoindre son coureur en tant qu’accompagnateur. Il n’a jamais pu
rattraper Luc qui a finit sa première boucle en 1h30’.
L’aller vers St Affrique
Nous sommes en file Indienne jusqu’à la côte de
Creissel. Je la pousse un peu mais je n’insiste pas. Les douleurs musculaires
deviennent de plus en plus présentent. Je m’arrête et laisse passer tout le
monde. En tête Carole et Christophe poussent lentement mais surement, puis Thierry
et Jean-Luc qui alternent marche et poussée suivi de Jeff un peu plus en arrière qui fait de même. Je
les laisse tous s’éloigner. Les crampes arrivent. Je m’étire, me ravitaille,
prend un gel, bois. Finalement je parviens à me remettre à pousser sans qu’une
crampe ne se déclenche. Elles sont là justes au bord mais ne se décident pas à
me transpercer. Je parviens au sommet en 3h. La pluie est derrière nous. Le
ciel est maintenant très nuageux, mais aucuns ne sont menaçants. Le soleil
perce de temps en temps. On alterne douce chaleur à frisquet. Bref le temps
idéal pour de la très longue distance. Je rejoins le groupe (sans Carole qui est partie et qu’on ne
rattrapera plus) et nous nous lançons dans la descente vers St Georges.
Allongés sur le guidon, 60km/h de moyenne mais pas plus, un fort vent trois
quart face souffle. Il faut faire attention de bien maintenir la machine.
Situation tendue. Par contre la route est toute à nous, un régal. Toujours
groupés, nous entamons la longue route vers Tiergues. Faux plat montant
monotone. La route est déserte. On papote entre nous. Jeff est distancé, il est
loin derrière. C’est là qu’on croise Luc qui revient de St Affrique. On regarde
nos montres 3h45 de course et il lui reste dix bornes. Il est sur une base de
4h15. Gulp, on se regarde tous interloqués, on a du mal à y croire.
Mes muscles sont calmés. Je prends un rythme de 17-19
Km/h et reprend la tête du groupe. Je me détache lentement jusqu’au
prochain ravitaillement avant la célèbre côte de Tiergues. Et là, personne.
Quelques biscuits et chocolats sur une table, tout est désert autour. Mes
collègues arrivent. On a tous l’air hagard, les traits tirés. J’ai mal à mon
genou droit (ma tentinite récurrente).
Je m’avance en boitant vers la salle des fêtes du village qui se trouve
derrière, ouvre la porte et me retrouve dans une fourmilière de gens activés à
faire des centaines sandwichs, couper des tonnes d’oranges, préparer des
milliers de carrés de chocolats, des palettes de packs d’eau, ils sont une centaine
à se remuer dans tous les sens. « hum,
hum, y a quelqu’un pour le ravitaillement dehors ? » Arrêt.
Silence. Toutes les têtes se retournent vers moi. Un ange passe. « On est l’avant-garde. Les premiers coureurs
sont là dans ¼ d’heure ». Reprise de l’activité immédiate. On nous
sort de quoi nous sustenter, les sandwichs arrivent, la flotte surgit. Davaï,
davaï !! La meute arrive !!
J’attaque la côte de Tiergues avec une certaine
appréhension. Je suis avec Jean-Luc. Christophe et Thierry nous passent devant
et s’éloignent en poussant. Je pousse tant que je peux. Mes muscles répondent.
Chaque mètre de gagné est une victoire pour moi. Je passe le virage où l’an
dernier j’étais en pleur de douleur (cf
récit Millau 2009). Je passe donc ce virage en poussant. Na ! Bien
fait pour lui. Je me suis vengé de ce qu’il m’a fait subir l’an dernier. Je finis par m’arrêter, je n’insiste pas les
cuisses me font mal. Jean-Luc part rejoindre les deux compères. Moi tranquille,
je m’étire, puis repars en marchant. Toujours pas de crampes à l’horizon. Je
reste circonspect voire étonné. Mais, je ne vais quand même pas me plaindre. Je
reprends la poussée et rejoints mes camarades au sommet de la côte. 4h35’. Mon
meilleurs temps et ma meilleure forme à ce niveau. On ne s’arrête pas au ravito
et nous fonçons directement vers St Affrique. 10 petites minutes de bonheur
allongé sur la bécane à plus de 60 Km/h (68Km/h).
On se lance dans une course. Recherche
de vitesse, prise d’aspiration, dépassements, presque de la formule 1 !!
Je passe Thierry et Jean-Luc, Christophe bien plus lourd reste devant moi.
Profitant d’un ralentissement, je le double et mène la course jusqu’au moment
où après m’avoir pris l’aspiration, il me repasse avec quasi 10km/h d’écart.
Impressionnant la différence, une fusée !! Je le redoublerai sur un
freinage (je suis un fourbe) et nous
rentrons ensemble dans St Affrique pour un
arrêt ravitaillement bien mérité.4h45. Il me faut prendre des forces
pour la remontée. Mes jambes ont l’air correctes, mais je ne crie pas victoire.
D’autant que le premier est à 15’ derrière nous. Si je dois remonter en
marchant les 6Km, il peut me doubler comme l’an dernier.
Le retour
Après avoir fais le plein de pâté et autres roqueforts,
agrémenté de chocolat et bananes sèches, j’attaque le retour. Je marche la
première partie (1Km environ)
celle-ci n’étant pas « poussable ». Sauf pour mes trois
compères qui eux s’éloignent. En début de côtes les gendarmes rigolent « Alors vous faites moins les malins
maintenant !! ». Je me retrouve tout seul. Les muscles me font
mal mais pas de sensations de crampes. Je peux maintenir un 5,5 Km/h pendant un
bon moment. Je croise le premier coureur, puis le second. Un grand coucou à mes
potes de la voiture Chrono. A partir de maintenant, je croise la file des
premiers. J’ai du spectacle. On se fait des saluts, Ils m’encouragent !!
Paradoxal non ? Ils en bavent mille fois plus que moi et m’encouragent… Je
reprends la poussée et tiens un bon 12km/h jusqu’au sommet où m’attendent mes
camarades.5h35’ au chrono. La forme est au rendez vous. Pendant mon
ravitaillement je dois répondre aux caméras de France3. Interview surprise. Le
premier coureur passe. Mes compères sont repartis. Après avoir fais mon devoir
médiatique le ventre plein et bien reposé, je repars à bloc. Dans la descente
de Tiergues, je croise l’habituelle file des coureurs. Je suis au niveau de
ceux qui sont dans les 10h. Je descends assez vite car la file est bien
ordonnée en face. Je reprends la longue route monotone vers Creissel et profite
du faux plat descendant maintenant. Je me cale sur 20Km/h de croisière, le nez
dans le guidon comme on dit. Salut aux coureurs que je connais. On s’appelle,
on se souhaite bon courage. Mes trois compagnons sont sûrement loin devant
profitant eux aussi de cette belle route. Apparemment nous avons tous la forme
cette année. Quand je pense que j’aurai pratiquement poussé tout Tiergues dans
les deux sens et sans crampes…
Arrêt ravitaillement avant la dernière côte. Dans la
salle des fêtes, un monde fou. Le buffet est pris d’assaut, les tables de
massages sont toutes prisent. Les Masseurs Kiné et autres podologues
travaillent à bloc. Je suis anonyme dans la foule des coureurs, ça change de ne
pas répondre aux questions. Je suis fatigué mais le moral est bon. Je prends
une belle poignée d’abricots secs, de toasts au
roquefort, de bananes sèches, enfourne tout ça dans ma bouche. Je prends
mon temps pour m’étirer et au moment de repartir, Thierry et Jean-Luc
surgissent. En fait ils étaient derrière moi. Je les ai doublés dans la
descente de Tiergues, ils s’étaient arrêtés pour discuter avec Sébastien et
m’ont vu passer comme une flèche. Je repars. « Vous me rattraperez dans la côte, je vais la marcher un moment ».
Ils me rattrapent donc et nous montons ladite côte moitié
marchant, moitié poussant. Des cyclistes équipés de machines de luxes et plus
sponsorisés que les équipiers du pro-tour nous doublent nous lançant un truc
genre «ça sert à quoi d’avoir une petite
roue pour pas avancer ? » Thierry (vexé ?) les prend immédiatement en chasse. Il en a encore sous le pied l’animal. On est en pleine côte
quand même ! Il sprinte et les rattrape, puis à leur niveau leur lance
« A quoi ça sert d’avoir des
vitesses si c’est pour se trainer comme çà ? ». Ils accélèrent et
disparaissent. Vexés à leur tour. Au loin derrière nous le premier coureur
surgit. La voiture Chrono vient à mes cotés. Je
lance au conducteur et son co-pilote : « ha quand même, qu’est ce que vous foutiez ? » Rires de
leur part. « Mais tu marches bien
cette année dis donc !! ». En effet, j’ai ½ heure d’avance sur
mon record. On arrive au sommet tous les trois prêts à se lancer dans la
célèbre descente des records. Le viaduc au dessus de nous nous domine de toute
son impressionnante hauteur. On se sent tout petit. Thierry n’a pas envie de
s’arracher dans la descente, Jean-Luc non plus, ils descendront « normal » (un bon 60 quand même). Je me cale sur le guidon, coince le cadre
entre mes jambes et lâche les watts. Le vent file dans mes oreilles, ca va
vite, très vite. La bécane est stable, merci Mr Vierriko, vous avez conçu une
belle bête. Je croise les coureurs et cyclistes à toute allure. J’ai
l’impression d’être une fusée. Je calcule ma distance de freinage avant le rond
point final. J’ai intérêt à bien calculer, sinon, en voulant battre mon record
de vitesse, je battrai celui de plus-longue-distance-en
vol-plané-sans-toucher-le-sol-lancé-par-un-Kickbike… Top, c’est décidé. Je
me relève bien droit pour profiter du frein moteur que représente ma surface
face au vent, freine fort. Je regarde le GPS : 73,6 Km/h. Record
Battu !!
Le final sur Millau se fait tranquillement. Les
coureurs que je croise maintenant sont la plupart des marcheurs. Je pousse même
le dernier petit « coup-de-cul » Les crampes ne sont pas là. J’accélère même
sur le dernier kilomètre. Je regarde mon temps. Je vais essayer de rester sous
les 7h05’. J’entre dans le Parc de la victoire et lance un sprint pour le
final. Faut bien du spectacle pour le public non ? J’ai ai encore en
réserve. Lâchons tous, je dégaze. Je passe la ligne sous les acclamations de la
foule en délire (heu … en fait j’allais
tellement vite qu’ils ne se sont rendu compte de rien… mais si je ne flatte pas
mon égo, personne ne le fera alors j’en profite, hé, hé) en délire
disais-je, en 7h04’15’’ !!
Tous mes records (vitesse
pure et temps) sont battus. Grande journée !!
Luc finira la course en 4h10. Moi qui pensait que
passer la barre des 5h était impossible à atteindre, je reste sans voix,
puisque celle des 4h est franchissable… d’autant qu’il n’avait aucun
ravitaillement et qu’il s’est perdu dans St Affrique. Carole elle, casse les 6h
en 5h59’. Christophe termine en 6h30. Thierry et Jean-Luc juste après moi en
7h10 et Jeff en 7h50.
jeudi 5 août 2010
Championnats de Monde. Italie
Jeudi 5 août
Nous sommes arrivés hier soir
avec les filles. Il a plu à partir d’une heure du mat. Éclairs, tonnerre,
grosse pluie, bref, le pied sous la tente. De plus, à 5h alors que je pensais
m’endormir, 3 coqs se mettent à annoncer le levé du jour. Je mets le nez hors
de la tente, sous la pluie. Il fait froid. Brrr. Et dire qu’on doit avoir une
épreuve de sprint cet aprèm… Toute la bande est là. Philippe avec sa file est
venu de Frontignan. Son camion trône au milieu de notre campement avec son
drapeau français géant. Thierry est venu avec Femme et enfant armée de sa
superbe BCS et de sa Gravity de descente qui fera le bonheur d’un Américain qui
voulait en acheter 12 ! Voilà pour le Team-Trotbike dont je fais partie.
Les Lyonnais sont là avec Christophe notre grand gourou venu avec femme et
meute d’enfant, Seb également en famille, Josselin qui lui carrément vient avec
son bébé Clara. Le plus jeune concurrent du plateau ? Jeff viendra le sur
lendemain avec madame pour participer au 37Km. En attendant il bosse lui. Et
pour finir Luc et Carol nos deux champions qui sont là pour mettre à mal la
suprématie nordique.
La pluie va durer encore
toute la matinée. L’organisation est confiante pour l’après-midi. Après tout
ils sont chez eux, mais moi les gros nuages noirs je ne les voyais pas partir.
Hé ben si. Ils sont
partis ! Ils nous ont laissés tranquille à partir de 12h. On déjeune tôt
et l’on part vers le stade.
On commence par l’épreuve de
sprint. Elle se situe sur une piste d’athlétisme. Le jeu est simple :
Départ arrêté, et un tour de piste de 400m. Il y a déjà un public nombreux. Mon
résultat sera de 55’49. Je me classe 21/26 (vétérans
homme). Le meilleur de la série des vétérans sera Hannu en 46’87. Nous
passons un par un toute les 30’’ de manière à attendre le moins possibles (130 compétiteurs quand même). Sur les
26, les 16 premiers sont sélectionnés pour les ¼ de finales. Là, c’est un duel.
Les concurrents partent 4 par 4, le dernier est éliminé. Très impressionnants. On est aux premières
loges pour assister à des runs mémorables et apprécier les différentes montes
des machines ainsi que les techniques de poussée. Comme à Lyon, les 3 quart des
machines sont des Kickbike, suivent quelques BCS (nous sommes en Italie), des Ketam, Kotska et prototypes à grandes
roues. Il y a même une KBike, modèle tchèque à roue de 12 pouces piloté par un
Slovaque (Il ira plus vite que moi le
bougre, comme quoi la taille des roues …).
Puis viennent les
Demi-finales et finales. Ces deux dernières épreuves seront après le repas
servit sur place (bizarre non ?).
Il est 20h et je m’endors à table. Mes filles idem. Manon s’est « arrachée » en signant un chrono de
59’’ et Lou a fait 4 tours de pistes à fond. Elles sont épuisées. Tant pis pour
les dernières courses, je ramène ma troupe, une bonne douche (au milieu d’une nuée de moustiques !!)
et nous filons au lit, je suis mort de fatigue. La nuit et la discutions
des coqs du matin m’ont détruit.
Vendredi 6
Août
5h, le coq prévient ses potes
« hé les gars, c’est le
matin !! » « Quoi ? » « C’est le
matin ! » « Je préviens Giovanni, hé gio !, c’est le
matin ! » « quoi ? » etc … Bref, les coqs
cocoricotent à bloc et moi à défaut de posséder une arme à feu afin d’assurer
le repas de midi (coqs au vin), je me
lève. Lentement surgissent des tentes mes compagnons d’infortunes. La matinée
se passe en papotage, essais des machines, modifications en vue des courses et
commentaires de celle de la veille. On rencontre nos homologues étrangers et
partageons nos expériences.
Nous nous déplaçons vers le
sud à une dizaine de km de notre camp de base. Le « Continental Circus » des Trots envahi le petit village de
Strambino. Ici, nous aurons les 15 Km et l’épreuve tant attendue et redoutée :
le Relai. Manon participant aux 15 Km, je lui laisse la KB Racer et j’équipe ma
Xh en route. Roue slick à l’avant, fourche bloquée en position basse, roue de
18 pouces de KB à l’arrière. Le frein arrière ne pouvant pas passer, je le
sacrifie pour l’épreuve. J’ai un super frein avant, ça devrait faire l’affaire.
Je pars donc avec une machine presque aussi basse qu’un KB normal, mais avec
quelques kg en plus. Pas grave. Pour prendre en main la nouvelle configuration
de mon destrier et « chauffer »
un peu Manon, nous nous baladons dans la vieille ville. Typiquement Italie
profonde : Petite rue pavés, arrières cours avec le linge qui pend aux
fenêtres, une église ou une chapelle dans chaque rue et au détour d’une impasse
une magnifique demeure avec grille en fer et statue de lions en pierre pour
garder l’entrée. On se croirait dans le film « Le parrain » de Coppolla. On s’attend à ce qu’une Limousine
transportant le clan Corléone surgisse de derrière l’imposant portail.
Le départ est donné sur la
place de l’église principale sur des pavés. En première ligne sont placés les
élites(dont Luc), derrière c’est le
bon peuple (moi et mes potes), puis
vienne les filles. Top c’est parti ! Nous attaquons par une route plate et
droite de 2,5km. Comme d’hab je suis immédiatement dans les 5 derniers. Devant
ça cravache sévère, je les vois s’éloigner de plus en plus. Décidément nous ne
sommes pas de la même planète.
Je pars sur mon rythme habituel,
il fait très chaud mais j’ai connu pire. On sort de la grande route par une
petite côte dans un village. Je double deux ou trois concurrents dans la côte.
Certains ont déjà mis pied-à-terre. C’est vrai que ça monte velu ! Nous attaquons ensuite une petite route dans
la campagne vallonnée. Pas mal d’ombre, ça tourne beaucoup, ça monte, ça
descend, cette promenade bucolique va durer 4,5km. Enfin je dis bucolique,
c’est pour le paysage parce qu’à l’intérieur de la course, on a très chaud. Je
pense à m’hydrater régulièrement. J’aime la chaleur, j’espère qu’elle va
m’aider à éliminer la concurrence. Dès le début de la portion, je rattrape Philippe
qui est en train littéralement d’exploser. En le doublant lentement il me dit
qu’il n’en peut plus, qu’il arrête… (Il
se reposera à l’ombre et repartira quelques minutes plus tard plus frais).
C’est le moment où les premières féminines me doublent à fond. Je les entends
se rapprocher en tapant le sol. C’est hallucinant de les voir passer comme ça.
Carole est à la poursuite des premières. Elle suit leur rythme. La ballade et
le paysage sont sympas. De jolies maisons typiques jalonnent le parcours, à chaque
carrefour ou au sommet d’une côte, une foule est présente pour nous encourager.
Et c’est vrai que dans une côte où les gens vous hurlent « Forza, Forza !! », on se sent
pousser des ailes. Je commence à rattraper Christophe, je me rapproche de lui à
chaque bosse. Il se retourne souvent et maintient son avance. Il a bien vu
qu’il était pourchassé. Mais les premières descentes arrivent à je ne peux pas
lutter avec 20 Kg d’écart…
Une ligne droite de plusieurs
kilomètres en descente va sonner le glas de ma poursuite. Christophe disparaît
à vive allure au loin, je ne le reverrai jamais. Je me fais doubler par tous
les « lourds » que j’ai
passés dans les côtes. Allongé sur le guidon à plus de 50 Km/h, je me fais
doubler régulièrement. J’enrage : « C’est trop injuste !!, c’est leur poids qui les faits gagner, pas
leur physique !! c’est dégueulasse !! » Avec mes 65 Kg,
qu’est ce que tu veux que je fasse… Je n’ai pas assez marqué l’écart dans les
premières côtes, je le paye maintenant. Comme ce concurrent de 120 Kg qui a
marché toutes les côtes et me double maintenant comme une fusée. Revenu sur le
plat, je reprends ma poussée alors que lui est encore sur l’inertie et continu
sur son élan. Je finis par le rattraper, il reste dans ma roue. Avec son
surpoids, et mon physique de fondeur, je devrais le pourrir sur le plat !!
Sauf que, dans les 120 KG, il y a aussi
du muscle, et son ventre proéminent de buveur de bière cache trois poumons et
deux cœurs. Ce gars à une « caisse »
énorme et lentement il va se détacher, je le vois disparaître au loin, je ne
peux pas revenir. Impossible d’aller plus vite. Je ne suis pas mécontent coté
musculaire, je n’ai aucune crampe. Pas l’ombre d’un début. J’ai ma tendinite au
genou droit qui commence à se réveiller. La douleur ne me gène pas trop pour la
poussée. Par contre après course se sera très douloureux. En attendant je
rentre dans le village et je regarde ma fourche. Elle paraît bizarre… Toujours
bloquée mais on dirait qu’elle est plus haute ! Depuis un moment elle est
remontée lentement ! Diantre ! Je pousse en position haute, tu
m’étonnes que je fatigue ! J’arrête et replonge en bloquant l’avant. Je
regagne 3cm. C’est beaucoup mieux ! Je repars et franchis la ligne
d’arrivée sous les hourras du fan club de l’équipe de France et de la foule
massée là.
Les données GPS à l’arrivée sont : 14,9km de
trajet. Durée 42’09, Vitesse max : 57,2. Moyenne 21,02.
Je me classe 23/26 en vétéran homme et 94/120 au
général.
Manon en 48’30 à 19,174 de moyenne.(4/5 en cadette et 117/120 au général)
Le premier (Kai
Immonen) finira en 30’05 à 29,94 de moyenne !!
Le relais :
Disons le tout net, c’est un
truc de fou. Le circuit est une boucle de 500mètres composée comme suit :
Départ en descente 100 mètres à -10%, puis demi tour par un long virage à
droite, remontée de la précédente descente (donc
100m à +10%), léger plat d’une cinquantaine de mètres, long virage à droite
sur les pavés (ça
gliiiisssseeeeeuuuu !!!), on passe l’arrivée et on replonge dans la
descente, etc… Le changement de pilote (3
par équipe) se fait sur le plat juste en haut de la côte. L’exercice va
s’avérer extrêmement épuisant. Les changements étant libre, nous avons opté
pour 2 ou 3 tours chacun, de toute façon le relayeur se tenant prêt au cas où
au premier tour le collègue est épuisé…
Je démarre les hostilités,
nous sommes 19 pousseurs qui partent à fond. Ca pousse très fort. Je fais deux
tours mais dès le début du deuxième je suis mort, plus de jus. La côte est horrible
à monter, je me fais doubler par des cinglés qui sprintent comme des malades.
Imaginez la chose suivante : Vous courrez à fond 1’30 (mais vraiment à bloc hein ?, pas d’histoire,
je parle là de sprint ! le genre de truc où il vaut mieux ne pas avoir de
cardio sinon il va bipper une alarme tout le long), vous vous arrêtez 2’30
et vous recommencez le tout pendant une demi-heure. Un bon petit exercice de
fractionné. Au bout d’un certain temps, on arrive plus à récupérer et on repart
à fond alors que le cœur n’est pas encore descendu de l’effort précédent. Envi
de vomir, plus de souffle, épuisement, voilà ce qu’on vit. Je n’ai jamais rien
fait d’aussi difficile. Les tours s’enchaînent, on finit par ne plus réfléchir,
le cerveau passe en automatique. Sur un passage de relais j’ai tout à coup
l’impression d’avoir raté le relais précédent et d’avoir tourné deux fois en
oubliant Thierry… Les tours s’enchaînent à une vitesse folle.
Thierry surgit de la côte
épuisé, je me lance en courant en évitant les concurrents qui sont en train de
passer le relais. On zigzague, on slalome en sprint… Thierry me tend la bécane,
je la saisis en courant et relance le sprint, le tout à 25/30Km/h. Ne pas
tomber, surtout ne pas tomber ni percuter quelqu’un. La foule est compacte
autour de nous, les autres relayeurs font aussi la même chose. C’est la partie
la plus délicate du parcours. Ensuite sous les encouragements de clan gaulois,
je repars à fond, fais le tour de la place (la
roue arrière glisse légèrement dans le virage) et me lance dans la descente
allongé sur la potence. Arrivé en bas il faut négocier le virage entre deux
plaques d’égouts traites. Un concurrent hollandais va se vautrer grave,
l’ambulance interviendra. Nous le verrons le soir les deux bras en écharpe et
le menton complètement bandé. Puis la côte à pousser à fond avant de surgir sur
les pavés où m’attend Philippe. Là je saute de la machine et tout en courant je
la tiens par la potence, lui donne, et dès qu’il est dessus, je le pousse de
toute mes forces pour l’aider à se lancer. Puis je repars me mettre en position
pour attendre Thierry 2’30’’ plus tard, etc …
Nous finissons 16/19 complètement épuisé devant la
deuxième équipe française.
L’Endurance
le Dimanche 9 Août
L’épreuve reine, celle qui va
clôturer ces trois jours. 37 Km à faire sur une boucle de 3,7km. Dès que le
premier finit ses dix tours, la course s’arrête et on finit le tour en cours.
Les 120 Trotteurs sont
alignés sur la large avenue. Les motards d’ouvertures sont en place ainsi que
le public venu nombreux. Ici c’est un sport national. L’ambiance est différente
de chez nous où nous passons pour des gentils cinglés. En Italie nous sommes
des sportifs respectés.
Départ à bloc bien entendu.
Nous grimpons la première côte plein pot (240m
de long pour14m de dénivelé) et
prenons une petite route qui serpente et ondule autour d’un lac. Il y a pleins
de côtes et de descentes. On revient au départ par la grande avenue et on
recommence. Je boucle le premier tour en 9’38’’ (23,04 de moyenne). J’attaque
le deuxième tour mais un gros coup de fatigue me prend. Je tente de faire bonne
figure mais je n’ai plus de jus. Je suis parti trop vite. Je boucle le deuxième
tour en 10’30’’(21,13). Pendant le troisième tour la forme revient. Je sens que
je peu pousser plus fort dans les côtes. Je cherche à bien récupérer dans
toutes les descentes. Je choisis les trajectoires aux petits oignons et vise
les portions d’ombres dès que je peux. La chaleur est plus facile à supporter.
Le troisième tour est bouclé en 10’42’’ (20,72). Pour le ravitaillement, je me
suis organisé avec Manon. Si j’ai besoin de quelque chose je lui demande en
passant et elle me le prépare pour le tour d’après. Je maintiens l‘allure dans
le quatrième en 10’32’’(21,05) et le 5ème en 10’33’’(21,01).
Difficile de faire plus régulier non ? D’autant que je n’ai pas de compteur.
Ces chiffres je les ais récupérés après l’arrivée. Dès le 6ème tour,
une Australienne me rattrape et me double. Je m’accroche et la remonte, la double. Elle reste dans ma roue, profite
d’un moment de faiblesse et me redouble. A mon tour de profiter fourbement d’un
intérieur de virage et sur un petit sprint je repasse devant. Nous allons jouer
à ce petit jeu pendant trois tours. Je finis par la lâcher à la dernière côte,
mais sur la fin elle me recolle. Le 7ème tour sera le plus lent en
11’15’’(19,72) car les élites passent comme des fous. Kai et sa bandes de
poursuivants nous ont déjà mit deux tours dans la vue (je parle pour moi et l’australienne). On se fait doubler sans
arrêt. Comme ils jouent la gagne, pas d’obstruction de notre part, on leur
laisse les meilleures trajectoires. On se pousse pour les laisser passer en les
encourageant.
Dernière ligne droite. Le
tour d’avant Thijza (arbitre officiel)
m’a annoncée « Last Lap ! ».
On se présente avec l’Australienne au début de l’Avenue. 200m plus loin, on
devine la ligne d’arrivée au milieu de la foule (Vu le monde présent, on se
croirait à l’arrivée d’une étape du tour). Je regarde ma compagne et lui
lance « Last sprint together ?
are you ok ? » « _yeah ! » «_ ok, you decide »
Elle hurle un « Now ! »
tonitruant et lâche les watts. Je fais de même et nous partons en apnée le long
de l’avenue comme des cinglés. Nous doublons même une Italienne qui nous avait
doublés avant le départ du sprint. Elle relâchait la pression quelques mètres
avant de franchir la ligne et s’est vue pourrir par deux fusées au dernier
moment. Un peu vexée quand même la minette…le dernier tour se fera en 10’46’’
(20,59)
Je boucle 8 tours. Je me classe 84/112 au général et
22/27 en vétéran en 1h24’38 soit 20,98 de moyenne.
Kai (bien
entendu) finit premier en 1h14’49 en 29,66 de moyenne.
Au final pour l’Eurocup, je passe à la 56ème
position (sur 117). Manon 2ème sur 5.
Au classement fil de l’eau depuis 2008 je suis
89/193. samedi 8 mai 2010
Championnats de France. Lyon
8
Mai Samedi après midi : 10Km.
La première épreuve de ce championnat s’annonce rude.
Vu le niveau du plateau des coureurs présents, ça va être du lourd voire du
très lourd. Les meilleurs tournent autour de 20’ sur cette distance. Reste le
parcours qui sera sélectif. Pleins de virages, une toute petite côte avec
virage à 45° dans la terre (dure)
avant le sprint final. Parcours ludique et non ennuyeux. Il faudra être technique
et choisir ses trajectoires. La boucle fait 2,5Km et sera faite 4 fois. Nous
avons des puces électroniques qui nous donnerons toutes les statistiques
possibles et inimaginable sur notre course. C’est Thijza, Commissaire
officielle de la IKSA qui s’occupe de la prise et de la validation des temps.
Pour cette épreuve j’utiliserai une superbe BCS prêtée par Sébastien (Dexter). En effet les enfants faisant la
course avec nous, je laisse ma Race Max à Manon. Lou aura sa Free Ride. Les
enfants feront le nombre de tour qu’ils veulent. Le matin les champions ont
repérés le parcours. Chaque partie est analysée pour étudier les relances, les
poussées, sur quel pied, etc… on est dans un autre monde… Ils sont déjà
impressionnants. Nous sommes 44 au départ. Les nationalités représentées sont :
14 FR, 10IT, 10NL, 5DE, 2CZ, 2SK. Certains ont fait 3000 Km pour le
week-end !
Le départ est énorme. Tout le monde part en sprint et
en 100 mètres, les positions sont déjà établies. Je suis le mouvement en
poussant comme un fou mais malgré mon sprint les premiers sont déjà loin. Pour
eux, ce n’est pas de l’endurance. Pourvu que je ne me crame pas sur le premier
tour… Je continue à pousser fort et boucle mon tour en 6’33, moyenne 22,87
pendant que le premier le bouclait en 5’30 moyenne 27,20.
Je maintiens ma pression sur le second tour. Les places
sont maintenant stables. Devant moi au loin je vois Fabrice. Je l’ai en ligne
de mire. Derrière moi, il y a bagarre entre Carole et Ivana (CZ). J’arrive à
maintenir l’écart d’une dizaine de mètre entre elles et moi. Fabrice est trop
loin mais l’écart avec lui a l’air de se maintenir. Passage au troisième tour
en 6’59’’ moyenne 21,47. Je commence à fatiguer. Je suis à fond depuis plus de
10 minutes et l’énergie baisse, pourtant il me faut tenir. Le troisième tour
est tactique. Surveiller l’arrière sans arrêt pour anticiper la remonter des
filles, et avoir Fabrice dans le viseur pour ne pas le laisser partir. Chaque
virage est maintenant négocié aux petits oignons. La trajectoire doit être
parfaite, les changements de pieds aussi (on
pousse à l’intérieur du virage pour une relance plus puissante). Les changements
de pieds sont maintenant instinctifs. Fin du troisième tour en 7’09’’ moyenne
20,93. Carole vient juste de décrocher Ivana et se lance à ma poursuite. Je
l’ai toujours dix mètres derrière moi.
Je dois me reprendre au dernier
tour et accélérer. Ce que je fais. Je lance toutes mes forces dans la bataille.
Mais Carole elle aussi fait la même chose. Ivana est définitivement décrochée,
Carole se rapproche. Dernier virage. Prêt pour le sprint final. J’arrête de
pousser, me laisse glisser, laissant revenir Carole à mon niveau et lui
lance « On se le finit ensemble et
que le meilleur gagne ? » « _D’accord ! ». Nous nous lançons dans un sprint monumental
où je donne absolument tout ce que j’ai dans le ventre. Elle pareil. Nous
passons la ligne ensemble. Photo finish, c’est la puce électronique qui nous
départage. Elle me bat de quelques 100ème … Je finis ce Tour en
6’53’’ moyenne 21,78. Temps total 27’39’’469 (415 pour Carole !!)
Résultat
23/40 au général 4/15 français, 10/13 vétéran général, ¾ vétéran français.
Je
gagne 12 points à l’Eurocup.
Relais :
3x2,5Km
Une heure après l’arrivée des 10Km, nous repartons pour
un Relais. Nous formons une équipe de trois coureurs qui vont se partager une
machine. A chaque tour (3 donc) le
passage de relais (de la machine) se
fera au niveau de la zone du chrono. Fabrice, Thierry et moi formons le « Team-Trotbike». Nous nous entraînons
pour le passage de la machine en faisans quelques passages « à blanc ». Nous sommes prêts. 10
équipes sont en course. Je partirai en tête et passerai le relais à Fabrice. La
machine choisit est la BCS que j’ai utilisée pour le 10Km.
Départ encore explosif, pire que ce matin puisque chaque
coureur n’effectue qu’un tour (6’ à la
louche). Je pars donc à fond et me retrouve en quatrième position. Je
maintiens cette position coûte que coûte et surgit au passage du relais
toujours 4ème. En plein sprint je saute de la machine du coté droit
et tout en courant je la tiens par la potence de la main gauche. Voilà pour
moi. Fabrice lui est parti en sprint (ancien
sprinteur à pied) pour se retrouver en quelques mètres à ma vitesse et à
mon niveau. Il saisit la machine que je lui tends, saute dessus et repars à
fond. Le passage fut parfait. Pendant son tour, il passe en troisième position
puis revient en quatrième et en cinquième place. Le passage de relais avec Thierry
sera catastrophique. Est-ce Fabrice qui manque son passage ? Thierry qui
rate la prise ? Trop de différence de vitesse entre les deux ? Tout
est allé très vite. La machine fait un travers en les deux coureurs, Thierry
manque de tomber et doit s’arrêter pour éviter la chute. Il repart à fond en gueulant
comme un veau. La chute est évitée, mais de précieuses secondes ont été
perdues. Heureusement (pour nous) le
relais des coureurs suivant est tout aussi mauvais ce qui nous permet de
conserver notre position. Thierry maintiens la cinquième place jusqu’au bout.
Résultat : 5/10.
9
Mai Dimanche matin : 40Km
Le parcours est ¾ Terre roulante ¼ bitume parfait. Il
s’agit d’une boucle de 10 Km autour du lac de Miribel Jonage à faire 4 fois. Il
y a beaucoup de virages, de terre glissante, de petites bosses, bref c’est un
parcours exigeant physiquement et techniquement. Très peu de dénivelé mais
plein de relances et il faut faire attention aux glissades. Surtout si on est
équipé en slicks (c’est mon cas) et
qu’on est « raz-moquette ».
Les
épreuves de la veille m’ont laissés des traces physiquement. J’ai mal partout. La nuit précédente j’ai dormis
trois heures. J’avais l’adrénaline qui fonctionnait encore et ça m’a maintenu
réveillé. Mais coté « énergie »
je me sens bien. Comment mes jambes vont-elles réagir ? Je reprends ma
Race Max qui est beaucoup plus basse et plus légère que la BCS d’hier. Il va
falloir assurer plus de deux heures d’efforts sans plages de repos. Je ne suis
pas dans une gentille rando avec des VTTistes.
D’entrée, la course se sépare en quatre groupes. Celui
de tête où la gagne se joue. Ils partent à fond et le resteront durant les
quatre tours à plus de 27 de moyenne! Suivis de ceux qui partent aussi à
fond et vont se faire distancer mais vont gérer la course pour gagner des
points. Rappelons que nous sommes une des cinq manches de la coupe d’Europe et
donc c’est le classement qui compte. Viens ensuite un petit groupe (dont moi) qui est là pour se jauger et
assurer le finish. Derrière nous les féminines. Je suis avec Rodolphe et Philippe.
Nous partons sur un rythme assez cool mais soutenu histoire de découvrir le parcours. Celui-ci
contourne le lac, les étangs, on admire les oiseaux de toutes sortes (hérons, canards, etc…) Pas mal de gens
sont à l’affut avec des supers jumelles, c’est un lieu d’observation privilégié
pour la faune. Nous faisons donc une super balade. On aurait presque du mal à
croire que nous sommes en train de courir les Championnats de France tant
l’ambiance est cool et bucolique !! On est seul tous les trois, les fusées
sont très loin devant et nous avons créé un gros écart avec l’arrière. Premier
tour en 32’33, moyenne 19,19.
Dès le début du deuxième tour, Philippe, prend son rythme
et accélère doucement. Nous continuons de papoter avec Rodolphe. On parle
entrainements, mental (la théorie du
« grand gouverneur », vous connaissez ?) courses, (la prochaine à Millau) boulot, des trucs
perso, bref on rattrape le retard dans nos nouvelles, ça fait 3 ans qu’on ne
s’est pas vu. Deuxième tour en 34’ moyenne 17,67.
Nous maintenons notre rythme et continuons notre
papotage sur le troisième tour. Là les premières féminine nous rattrapent. On
entend frapper le sol et une petite hollandaise (Championne en titre) ainsi que Carol notre championne française accompagnée d’Ivana
nous doublent. Nous restons avec elles quelques kilomètres pour prendre une
leçon de poussée. Elles ont l’air totalement décontracté, pas l’impression de
forcer outre mesure. La jambe tendue effectue un mouvement de balancier
régulier, pas du tout dans l’esprit, je-lève-la-jambe-et-frappe-le-sol. Nous
nous mettons à leur rythme et en effet, ce geste est efficace, tout en douceur.
Mais malgré tout elles avancent plus vite que nous et lentement sans forcer,
elles nous distancent. Nous arrivons sur la fin de notre troisième tour et
entendons frapper le sol violement et régulièrement derrière nous. Surgit le champion
hollandais qui boucle son dernier tour. Nous roulons à 18-19km/h et il nous
passe comme une fusée. Il franchira la ligne en 1h42’ au moment où nous passons
notre 3ème tour. En 34’ moyenne 17,96.
Quelques centaines de mètres après le passage de la
ligne un coureur hollandais qui avais abandonné sur crevaison arrive plein pot
sur une superbe Kickbike Millenium Racer avec roue avant carbonne et nous
explique que normalement la course s’arrête dès l’arrivée du premier coureur.
Mais si on veut, on peut finir notre tour, à nous de décider. Il fait beau,
c’est une belle ballade, on se fout du chrono, on décide avec Rodolphe de
terminer sur le même rythme. Le coureur repart prévenir l’organisation. Malgré
notre rythme « cool » je
commence à fatiguer sérieusement. La diversité du parcours évite la monotonie
mais les muscles tirent et la difficulté grandit. Pas de crampes à l’horizon,
c’est déjà une bonne chose. Avec Rodolphe, nous ne nous parlons plus.
D’ailleurs il reste de plus en plus devant moi et finit par lentement se détacher.
J’accélère pour le coller mais la distance grandit de minutes en minutes. Nous
passons un Tchèque (le mari de celle qui
nous a passée tout à l’heure). Je tente de prendre un gel dans ma sacoche
mais je n’y arrive pas. Je m’arrête. Rodolphe file au loin, le Tchèque me
repasse. Ma dose avalée, je reprends la route et met un coup d’accélérateur
pour repasser mon Tchèque. Je vois Rodolphe au loin lors de petites lignes
droites. J’accélère encore pour essayer de le recoller. Je suis tout seul
maintenant. Rodolphe est loin devant, le Tchèque loin derrière. Derrière mini
difficulté où Sébastien (Dexter)
faisant la circulation me hurle « Plus
que deux kilomètres !! Débranche ton cerveau et fonce !! ».
Bon d’accord. J’accélère et retrouve le bitume de la piste de roller. Je
finirai mon dernier tour en sprint puisque j’en ai encore sous le pied. Dernier
tour en 34’18’’ moyenne 18,13. Mon temps général est de 2h16’50’’ moyenne
18,188.
Résultat 25/35 au général, 10/13 vétéran général, 7/8
français, ¾ vétéran français.
Je gagne 11 points à
l’Eurocup.
Au général pour l’Eurocup,
j’ai 23 points et me classe 20/28 pour cette première manche 2010.
dimanche 25 avril 2010
La Saint Affricaine
La journée du 25 Avril s’annonce belle. Le soleil
brille, il fait un peu frais, mais on annonce 25°C pour la journée. Nous
partons pour 40 Km de tout terrain avec 800 m de dénivelé positif. Près d’un
millier de VTTistes sont présent sur les distances 25,40,55,70 et 80 Km. Thierry
et moi avons nos Xh « préparées »
pour l’occasion. Position hautes, deux portes bidons, une mini sacoche pour les
outils sur le haut du cadre, la pompe fixée sur un porte bidon. La machine est
lourde et très haute. En tout-terrain j’utilise rarement la position haute sauf
si il y a seulement les descentes. Mais ici je ne connais pas le parcours et
dans le doute…Mon problème de freinage que j’ai eu lors du « Deval Nore » est réglé, j’ai des
freins neuf. En attendant de passer à la technologie disques, ça ira bien.
Nous démarrons par une côte sur la route qui va durer
30’. Je pars trop vite, essaye de pousser trop longtemps, au bout d’un quart d’heure
j’ai le cœur à 1253 pulsations qui frappe fort, je sue à gros bouillon, je n’ai
plus d’air dans les poumons, bref, je suis en sur-chauffe, il est urgent de
faire quelque-chose. Je m’hydrate et repars rapidement en courant lentement à
coté de la trot jusqu’au bout de la côte. Par endroit je suis à la vitesse des
cyclistes. Au bout d’une demi-heure de cette mise en chauffe, nous entrons
enfin sur un chemin. Je peux commencer à pousser un peu, mais dieu que la machine
est haute ! Thierry lui aussi trouve que sa machine ressemble à un
escabeau sur roue. Chaque poussée nous fait énormément travailler la cuisse
d’appuie. Pour le moment, rien ne justifie cette position haute. On se demande
si on ne devrait pas baisser nos montures. Le chemin continu de monter, monter,
monter. Nous marchons plus que nous poussons. Beurk. Nous arrivons au point haut
de cette première partie en 50’ et c’est le ravitaillement. Un monde fou. (950 inscrits…). On prend vite un coca et
un truc à grignoter et repartons de plus belle. On vient de doubler une grosse
centaine de concurrents, hé, hé, hé. Nous sommes au niveau du village de
Tiergues. Ca ne vous dit rien ? Tiergues, C’est la dernière difficulté des
100 Km de Millau. La célèbre et fameuse côte de Tiergues. Nous venons
d’effectuer la même chose que le retour de St Affrique vers le sommet de cette
côte lors des 100 Km de Millau mais en tout-terrain. La première descente
s’avance. Enfin. Mais les pilotes devants nous empêchent d’en profiter. Des
enfants, des débutants qui descendent de leurs vélos au moindre caillou (j’exagère à peine). Nous sommes obligés
de nous arrêter, laisser du mou devant nous pour finalement les rattraper 2
minutes plus tard. Frustrant. De plus les descentes sont courtes pas techniques
et ça remonte de suite. Bou ou … Nous sommes malheureux… Au bout d’une heure,
nous sommes sur un plateau magnifique. Arrêt photos. On voit au loin le Larzac.
Je devine dans la brume lointaine les falaises autour de mon village. Roquefort
est juste derrière. Millau est caché derrière un plateau. Le parcours est un
peu vallonné, la forme arrive. C’est bien çà, il nous faut une heure pour être
chaud et entrer dans le rythme. Se succède alors courtes descentes faciles et
longues montées. Suffisamment pentues pour ne pas pouvoir pousser (marche obligatoire) et larges pistes
monotones. On s’y EM-MERDE ! Thierry passe son temps à monter et descendre
sa fourche à la main.
2h50.
Les premières sensations de crampes font leurs apparitions. Marrant, c’est
exactement le même temps qu’à Millau. Thierry aussi commence à avoir quelques
sensations musculaires bizarres. Petit arrêt gel anti-crampes, pommade magique
et on repart en marchant (puisqu’il y a
une côte).
Deuxième ravitaillement à St Jean D’Alcapiès. Beau
petit village aveyronnais avec de superbes fermes fortifiées. Nous sommes je le
rappelle au cœur du pays des Templiers. Par contre, une sono crachant de la
musique est située au ravitaillement. On se croirait dans un centre commercial
branché où la musique agresse les oreilles. Je trouve ça insupportable. On est
en pleine nature, on ne peut même pas écouter les petits oiseaux. Bande de
cons, imbéciles…Et on remonte. Encore et encore. Petites routes, grandes
pistes, toujours aussi monotone. Reste le paysage qui est superbe. Nous avons
au moins çà et on peut en profiter (et
puis là il n’y a plus de musique !). On arrive enfin au second point haut
du parcours. 600m d’altitude. A partir de maintenant il ne devrait y avoir que
de la descente (enfin …sur le
papier ! parce qu’en réalité …). Mais pour chaque petite descente de
30 secondes, on enchaîne une côte de 5 minutes. Bou, hou, hou ! Alors
parfois, une longue piste se profile devant nous et durant 2 ou trois longues
minutes ont peut enfin se lâcher. Leurs largeurs nous permettent de doubler les
débutants studieux et prudents qui descendent en freinant à bloc. Nous sommes
aussi à bloc mais sans les freins. Sachant qu’on anticipe la côte qui suit,
nous devons prendre un max de vitesse. Alors c’est allongé sur la machine à
fond sur le chemin. J’atteins les 47,7 Km/h au GPS ce qui établit mon record en
tout-terrain à ce jour.
Nous
revenons au second ravitaillement. On en
a marre, on ne s’arrête pas, on veut rentrer au plus vite, on ne s’amuse pas, mais
alors pas du tout. 35 Km au compteur, 3h50 au chrono. Toujours pas de crampes (ça n’est pas avec ce qu’on a poussé qu’on va
se faire mal !) C’est finit. Ben oui, parce que ce qui nous ramène au
départ est une ancienne voie de chemin de fer transformée en voie verte. Profil
légèrement descendant sur 5Km. Il suffit de se lancer à fond, et de laisser glisser.
On tient un bon 25Km/h en poussant de temps en temps et encore… Ca va durer un
bon quart d’heure durant lequel on effectue des relances à bloc en profitant de
la pente dès qu’un VTTiste nous double. On s’amuse à rester à son niveau voire
le doubler, comme celui qui nous lance « Et ça va vite comme engin ? » Nous n’avons pas eu le temps de lui répondre, et il ne nous
a jamais rattrapé. Il a eu sa réponse non ?
On arrive à Saint Affrique avec 4h10 à la montre et
39,8 Km au compteur/GPS. Le temps de roulage est de 3h30 et les arrêts sont de
40 minutes. Nous ne sommes même pas fatigués. Pas de crampes à l’horizon. On rajouterai bien une paire d’heures à ce rythme. Nous restons un peu sur notre
faim. D’ailleurs, en parlant de faim, il n’y avait pas de ravitaillement solide
à la fin !!! Que des boissons. Un peu déçu. Nous qui aimons quand on en
bave, quand c’est technique, ben là c’étais une gentille ballade pour les
enfants. Roulant certes, mais pour les vélos. Bref, ça n’était pas marrant.
On
devient peut-être un peu difficile…. ?
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