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dimanche 24 novembre 2013

Cassis - Marseille - Cassis



Dimanche 24 novembre. Il fait beau, frais, voire disons le carrément… froid! Pas de vent sinon un petit zef pas génant.

Le décor : La côte de la Gineste entre Cassis et Marseille. Elle culmine à 327m. Les acteurs : Claudio, David, Laurent, Fabrice, Nicole, Jean-Chris.
  
La montée du col de la Gineste (dans les deux sens) est le lieu où l'expression "Sortie Dominicale" prend tout son sens. On pourrait dire même que cette sortie est ici élevée au rang d'Art. Toutes les tribus de Promeneurs du Dimanche s'y retrouvent. Nous croiserons ainsi une multitude de motos. Tous styles confondus. De l'Harley à l'hyper sportive. Ça monte, ça descend. Certains se croient sur un circuit. Epingles en déhanché, le genou frottant le sol et accélération en sortie de virage à la manière d'un F16 au décollage d'un porte avion… Ensuite viennent les "Porschistes" qui comme leur nom l'indique roulent en Porsche. Plus sage que les motards (le Porschiste est un bon père de famille qui promène maman le dimanche), ils ont néanmoins quelques accélérations tonitruantes mais cela reste bon enfant. Nous verrons ensuite une longue caravane de voitures anciennes. Elles ont été briquées pour leur sortie dominicale et resplendissent sous le soleil. Il y a même une Super Cinq!! Coup de vieux : Une voiture que j'ai acheté neuve dans ma jeunesse est désormais classée collection…. Plus tard nous apercevons une bande d'Alfa Roméo. Pas des Vintages, non des récentes! Et tous modèles confondus. Je ne savais même pas qu'il y avait un club regroupant cette marque. Qui se ressemble s'assemble non ? Au milieu de tous se beau monde, vous vous en doutez, il y a TOUS LES CYCLISTES DE LA REGION PACA. Le Col de la Gineste doit faire partie des trucs à accrocher à son palmarès je suppose. Et enfin il y a nous. Les 6 cinglés qui vont pousser ce col dans les deux sens…. Vous l'aurez compris, on a du spectacle. Pas le temps de s'ennuyer ni d'avoir le nez dans le guidon en trouvant cette côte monotone. On a toujours quelque chose à voir. Et c'est très bien. Parce qu'il faut avouer que pousser à 7/8 de moyenne en plein effort pendant une heure, ben… on s'emmerde… Alors que là, c'est "Show" à tous les instants. La route est large, les bas cotés aussi, ainsi on pousse sans être sur la route et ce défilé d'engins motorisés ne nous frôle pas plus que çà. Je n'ai jamais eu peur ni me suis senti en danger. Même dans les descentes. Parcours confortable.

Ah, j'oubliais! Il y avait aussi LA Ferrari. Y'en a toujours une. Le pauvre, vu la largeur de la voiture, il ne pouvait pas trop attaquer. Par contre avec ses deux aller-retour, il a été vu. C'est peut-être le but non? A moins que ce ne soit la navette de luxe entre Cassis et Marseille. Un seul passager…

 Cassis (vieux port)  - Col de la Gineste

 

Distance

D+

Max+

Dep.

Arr.

Moyenne

9Km

380m

24%

0

327m

5%
 

Fabrice est parti en tête. La vue dégagée sur toute la montée me permet de le voir très loin. Il a une pêche phénoménale et est équipé d'un proto qui doit valoir une fortune et qui pèse un poids plume. Une arme en côte. Il est suivi de Claudio sur sa Kickbike elle aussi modifiée version "light". David derrière eux est sur sa Lama Bleue, fier comme un député ayant gagné une élection. Equipée d'un guidon façon grand-mère (comme la bécane du champion Alpo), munie de superbes poignées en bois (si, si!!), il file tranquillement à la poursuite de Claudio. Ensuite vient Nicole "Lady Pénélope" toute de rose vétue sur sa Kickbike noire. Et enfin Laurent et moi. Nous sommes tous les deux équipés de Kotska Racer rouge. Parlons en tiens de la Kotska. C'est la première fois que j'en utilisais une : Board au raz du sol (on ne peut pas faire plus bas), courte donc très maniable, légère, un vrai plaisir en côte. Dans la descente par contre, il faut bien la tenir.

Le début est tonitruant. Dès la sortie du port, nous  n' avons pas fait 100m que la route s’élève. La sortie de Cassis se fait entre 7 et 10%. Les premiers kilomètres vont être ainsi. Les passages à 15% sont légions. Il y a même un passage à plus de 20% !!A froid, ça fait mal. Très mal. Le cardio s’est calé sur l’altitude. En d’autres termes, il monte très haut. Je me retrouve rapidement bon dernier. Puis lentement je remonte Nicole et dès que j’ai un peu d’avance je m’arrête boire et m’étirer. J’ai déjà mal aux jambes et on n'a pas fait les premières 30 minutes… Je m’arrêterai trois fois en tout dans l’ascension. Je ne marcherai pas ou peut-être 5mn pas plus, histoire de reposer les muscles. Derrière moi Cassis recule doucement dans son cocon de lumière. C'est maintenant un tout petit port coincé entre la mer et les falaises. Je suis quasiment au niveau de celle qui sépare Cassis de la Ciotat. Il paraît que là aussi existe une côte monstrueuse : La route des crêtes. Je suis rapidement en sueur, mais l’air est quand même froid. Résultat : On enlève une couche, on la remet, difficile à gérer. Un peu avant le sommet la pente s’adoucit. On passe même une longue zone quasiment plate, enfin 2 ou 3% de pente seulement.
 
"Mais c'est quoi le but ?"

La phrase vient d'être prononcée par un cycliste qui nous suit depuis un moment et qui nous double lentement. J'ai envie de répondre au garçon les choses suivantes : Tout d'abord, mon bonhomme, puisque tu nous suis depuis un moment, tu auras eu le temps d'étudier la gestuelle mise en œuvre lors de nos poussées. Si tu ne comprends pas le but du machin, rentre chez toi et vautre toi sur ton canapé en regardant un match de foot (l'OM en l'occurrence…) et n'oublie pas ta Pizza. Je ne vais pas perdre de temps à t'expliquer, ça risquerai de te rendre intelligent… Ensuite, toi, pose toi la question : C'est quoi le but pour toi de monter ce col avec un vélo ?

"C'est d'en chier!" lui répond Laurent.

"Toi t'es qu'un tricheur avec tes vitesses…" j'enchaîne.

Il nous dépasse l'air interdit…

J'adore les cyclistes et les questions idiotes. Alors quand les deux s'entremêlent, ma joie est à son comble…

 Au col, arrêt ravitaillement, photos et on s’équipe pour la descente. Avec l’air froid à plus de 50Km/h, on a intérêt à bien s’équiper. Je remet toutes mes couches, ma cagoule frontale (comme en Islande), mon bonnet, plus un centimètre de peau n’est à l‘air  libre J . On plonge vers Marseille. 12Km de descente à bloc. Bitume parfait. Déhanché dans les virages, la route est suffisamment large ainsi que le bas coté pour choisir ses trajectoires et laisser passer les voitures qui veulent nous doubler. Vitesse maxi 52  Km/h. Au loin on voit Marseille, ses îles, la mer toute bleue. Un pied monumental!! Nous nous regroupons à l’entrée de Marseille et enfilons l’avenue Michelet en passant devant l’immeuble du Corbusier jusqu’au stade vélodrome. Nous prenons les contres allées et pouvons rouler tranquillement. Là, c'est l’avenue du Prado et filons droit jusqu’à la mer.

Après un bon repas dans un restaurant Indien, nous repartons vers Cassis. Nous longeons la plage du Prado pour éviter de reprendre les avenues en ville. Arrêt photos sur la plage. Les bécanes sont « tanquées » dans le sable. Pas la peine de mettre les béquilles J. On s'arrête même pour regarder les Surfeurs. Je vous jure, il y a des surfeurs à Marseille !! Nous coupons dans Marseille au jugé pour reprendre la route de Cassis. On ne s’est même pas perdu, comme quoi les GPS ne servent pas à grand chose du moment qu’on lève les yeux pour regarder les panneaux J. Lors de cette traversée, Fabrice crève. Comme de bien entendu, personne n’a de quoi réparer un boyau. Il décide de continuer à pied. Le "Trot Gang" en arrivant à Cassis prendra sa voiture et viendras le chercher. Il faut beau, il a la pêche, un peu de marche ne lui fera pas de mal. Nous repartons donc vers Cassis attaquer la côte dans l’autre sens.

 Marseille (plage du Prado) – Col de la Gineste

 

Distance

D+

Max+

Dep.

Arr.

Moyenne

12,5Km

440m

29%

0

327m

4,5%

Je ne sais pas si c’était le fait d’avoir, mangé, ou d’avoir quelques kilomètres pour se chauffer avant de démarrer la côte, mais j’ai eu une pêche étonnante. De ce coté, ça montait fort tout le temps avec  pleins de passages à 15, 17, 23% et même un « mur » à 29%, j’ai tout le temps poussé avec une pêche énorme, pas asphyxié, le cardio nickel, j’en revenais pas. J’ai marché là aussi 5 bonnes minutes pour attendre Nicole et suis reparti en me surprenant même de faire des accélérations. Claudio lui était loin devant suivi de David et Laurent. Arrivée au col, rebelote pour le rééquipement en prévision de la descente. Celle-ci sera encore plus rapide que la précédente. Max atteinds : 62Km/h. Allongé sur le guidon, je me positionne en recherche de vitesse. Les genoux coincent le cadre mais la Kotska vibre légèrement. Elle est trop courte pour ce genre d'exercice. On ne peut pas tout avoir. Une bête en côte et en descente. Malgré tout je la tiens bien et bien qu'étant au-delà des 50Km/h, je ne me ferai aucune frayeur. Mon talent de pilotage ?

                L'entrée dans Cassis se fait en "Guodillant". J'adôre!! J'imagine au milieu de la route des piquets comme pour un slalom de ski, je remplace les spatules par ma Kotska. Celle-ci est très maniable et se prête parfaitement au jeu. Pieds parallèles bien regroupés, en avant sur la piste rouge J. Nous arrivons au port, j'éteins mon GPS.

 

Distance

Vitesse Max

Roulage

Moyenne Roulage

Arrêts

Moyenne Globale

D +

45 Km

62 Km/h

3h10’

14,4 Km/h

53’

11.2 Km/h

820m

On se claque la bise et pendant que le Trot-Gang retourne chercher Fabrice, je me prends un café bien mérité en terrasse sur le port. Il est 16h30 et il commence à faire froid, le soleil étant caché par des nuages.

 Lorsque je reprendrai ma voiture une demi-heure plus tard, je croiserai Fabrice à bord de son fourgon. Il est donc sauvé.