Dimanche
24 novembre. Il fait beau, frais, voire disons le carrément… froid! Pas de vent
sinon un petit zef pas génant.
Le
décor : La côte de la Gineste entre Cassis et Marseille. Elle culmine à 327m.
Les acteurs : Claudio, David, Laurent, Fabrice, Nicole, Jean-Chris.
La montée du col de la Gineste (dans les deux sens) est le lieu où l'expression "Sortie Dominicale" prend tout son
sens. On pourrait dire même que cette sortie est ici élevée au rang d'Art.
Toutes les tribus de Promeneurs du Dimanche s'y retrouvent. Nous croiserons
ainsi une multitude de motos. Tous styles confondus. De l'Harley à l'hyper
sportive. Ça monte, ça descend. Certains se croient sur un circuit. Epingles en
déhanché, le genou frottant le sol et accélération en sortie de virage à la
manière d'un F16 au décollage d'un porte avion… Ensuite viennent les
"Porschistes" qui comme leur nom l'indique roulent en Porsche. Plus
sage que les motards (le Porschiste est
un bon père de famille qui promène maman le dimanche), ils ont néanmoins
quelques accélérations tonitruantes mais cela reste bon enfant. Nous verrons
ensuite une longue caravane de voitures anciennes. Elles ont été briquées pour
leur sortie dominicale et resplendissent sous le soleil. Il y a même une Super
Cinq!! Coup de vieux : Une voiture que j'ai acheté neuve dans ma jeunesse est
désormais classée collection…. Plus tard nous apercevons une bande d'Alfa
Roméo. Pas des Vintages, non des récentes! Et tous modèles confondus. Je ne
savais même pas qu'il y avait un club regroupant cette marque. Qui se ressemble
s'assemble non ? Au milieu de tous se beau monde, vous vous en doutez, il y a
TOUS LES CYCLISTES DE LA REGION PACA. Le Col de la Gineste doit faire partie
des trucs à accrocher à son palmarès je suppose. Et enfin il y a nous. Les 6
cinglés qui vont pousser ce col dans les deux sens…. Vous l'aurez compris, on a
du spectacle. Pas le temps de s'ennuyer ni d'avoir le nez dans le guidon en
trouvant cette côte monotone. On a toujours quelque chose à voir. Et c'est très
bien. Parce qu'il faut avouer que pousser à 7/8 de moyenne en plein effort
pendant une heure, ben… on s'emmerde… Alors que là, c'est "Show" à
tous les instants. La route est large, les bas cotés aussi, ainsi on pousse
sans être sur la route et ce défilé d'engins motorisés ne nous frôle pas plus
que çà. Je n'ai jamais eu peur ni me suis senti en danger. Même dans les
descentes. Parcours confortable.
Ah, j'oubliais! Il y avait aussi LA Ferrari. Y'en a
toujours une. Le pauvre, vu la largeur de la voiture, il ne pouvait pas trop
attaquer. Par contre avec ses deux aller-retour, il a été vu. C'est peut-être
le but non? A moins que ce ne soit la navette de luxe entre Cassis et
Marseille. Un seul passager…
Distance
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D+
|
Max+
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Dep.
|
Arr.
|
Moyenne
|
9Km
|
380m
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24%
|
0
|
327m
|
5%
|
Fabrice est parti en tête. La vue dégagée sur toute la
montée me permet de le voir très loin. Il a une pêche phénoménale et est équipé
d'un proto qui doit valoir une fortune et qui pèse un poids plume. Une arme en
côte. Il est suivi de Claudio sur sa Kickbike elle aussi modifiée version
"light". David derrière eux
est sur sa Lama Bleue, fier comme un député ayant gagné une élection. Equipée
d'un guidon façon grand-mère (comme la
bécane du champion Alpo), munie de superbes poignées en bois (si, si!!), il file tranquillement à la
poursuite de Claudio. Ensuite vient Nicole "Lady Pénélope" toute de rose vétue sur sa Kickbike noire. Et
enfin Laurent et moi. Nous sommes tous les deux équipés de Kotska Racer rouge.
Parlons en tiens de la Kotska. C'est la première fois que j'en utilisais une :
Board au raz du sol (on ne peut pas faire
plus bas), courte donc très maniable, légère, un vrai plaisir en côte. Dans
la descente par contre, il faut bien la tenir.
Le début est tonitruant. Dès la sortie du port, nous n' avons pas fait 100m que la route s’élève.
La sortie de Cassis se fait entre 7 et 10%. Les premiers kilomètres vont être
ainsi. Les passages à 15% sont légions. Il y a même un passage à plus de
20% !!A froid, ça fait mal. Très mal. Le cardio s’est calé sur l’altitude.
En d’autres termes, il monte très haut. Je me retrouve rapidement bon dernier.
Puis lentement je remonte Nicole et dès que j’ai un peu d’avance je m’arrête
boire et m’étirer. J’ai déjà mal aux jambes et on n'a pas fait les premières 30
minutes… Je m’arrêterai trois fois en tout dans l’ascension. Je ne marcherai
pas ou peut-être 5mn pas plus, histoire de reposer les muscles. Derrière moi
Cassis recule doucement dans son cocon de lumière. C'est maintenant un tout
petit port coincé entre la mer et les falaises. Je suis quasiment au niveau de
celle qui sépare Cassis de la Ciotat. Il paraît que là aussi existe une côte
monstrueuse : La route des crêtes. Je suis rapidement en sueur, mais l’air est
quand même froid. Résultat : On enlève une couche, on la remet, difficile
à gérer. Un peu avant le sommet la pente s’adoucit. On passe même une longue
zone quasiment plate, enfin 2 ou 3% de pente seulement.
"Mais c'est quoi le but ?"
La phrase vient d'être prononcée par un cycliste qui
nous suit depuis un moment et qui nous double lentement. J'ai envie de répondre
au garçon les choses suivantes : Tout d'abord, mon bonhomme, puisque tu nous
suis depuis un moment, tu auras eu le temps d'étudier la gestuelle mise en
œuvre lors de nos poussées. Si tu ne comprends pas le but du machin, rentre
chez toi et vautre toi sur ton canapé en regardant un match de foot (l'OM en l'occurrence…) et n'oublie pas
ta Pizza. Je ne vais pas perdre de temps à t'expliquer, ça risquerai de te
rendre intelligent… Ensuite, toi, pose toi la question : C'est quoi le but pour
toi de monter ce col avec un vélo ?
"C'est d'en chier!" lui répond
Laurent.
"Toi t'es qu'un tricheur avec tes
vitesses…" j'enchaîne.
Il
nous dépasse l'air interdit…
J'adore les cyclistes et les questions idiotes. Alors quand les deux s'entremêlent, ma joie est à son comble…
Après un bon repas dans un restaurant Indien, nous
repartons vers Cassis. Nous longeons la plage du Prado pour éviter de reprendre
les avenues en ville. Arrêt photos sur la plage. Les bécanes sont « tanquées » dans le sable. Pas
la peine de mettre les béquilles J. On s'arrête même pour regarder les Surfeurs. Je vous
jure, il y a des surfeurs à Marseille !! Nous coupons dans Marseille au jugé
pour reprendre la route de Cassis. On ne s’est même pas perdu, comme quoi les
GPS ne servent pas à grand chose du moment qu’on lève les yeux pour regarder
les panneaux J. Lors de cette traversée, Fabrice crève. Comme de bien entendu,
personne n’a de quoi réparer un boyau. Il décide de continuer à pied. Le "Trot Gang" en arrivant à Cassis
prendra sa voiture et viendras le chercher. Il faut beau, il a la pêche, un peu
de marche ne lui fera pas de mal. Nous repartons donc vers Cassis attaquer la
côte dans l’autre sens.
Distance
|
D+
|
Max+
|
Dep.
|
Arr.
|
Moyenne
|
12,5Km
|
440m
|
29%
|
0
|
327m
|
4,5%
|
Je ne sais pas si c’était le fait d’avoir, mangé, ou
d’avoir quelques kilomètres pour se chauffer avant de démarrer la côte, mais
j’ai eu une pêche étonnante. De ce coté, ça montait fort tout le temps
avec pleins de passages à 15, 17, 23% et
même un « mur » à 29%, j’ai
tout le temps poussé avec une pêche énorme, pas asphyxié, le cardio nickel,
j’en revenais pas. J’ai marché là aussi 5 bonnes minutes pour attendre Nicole
et suis reparti en me surprenant même de faire des accélérations. Claudio lui
était loin devant suivi de David et Laurent. Arrivée au col, rebelote pour le
rééquipement en prévision de la descente. Celle-ci sera encore plus rapide que
la précédente. Max atteinds : 62Km/h. Allongé sur le guidon, je me
positionne en recherche de vitesse. Les genoux coincent le cadre mais la Kotska
vibre légèrement. Elle est trop courte pour ce genre d'exercice. On ne peut pas
tout avoir. Une bête en côte et en descente. Malgré tout je la tiens bien et bien
qu'étant au-delà des 50Km/h, je ne me ferai aucune frayeur. Mon talent de
pilotage ?
L'entrée
dans Cassis se fait en "Guodillant".
J'adôre!! J'imagine au milieu de la route des piquets comme pour un slalom de
ski, je remplace les spatules par ma Kotska. Celle-ci est très maniable et se
prête parfaitement au jeu. Pieds parallèles bien regroupés, en avant sur la
piste rouge J. Nous arrivons au port, j'éteins mon GPS.
Distance
|
Vitesse Max
|
Roulage
|
Moyenne Roulage
|
Arrêts
|
Moyenne Globale
|
D +
|
45
Km
|
62
Km/h
|
3h10’
|
14,4
Km/h
|
53’
|
11.2
Km/h
|
820m
|
On
se claque la bise et pendant que le Trot-Gang retourne chercher Fabrice, je me
prends un café bien mérité en terrasse sur le port. Il est 16h30 et il commence
à faire froid, le soleil étant caché par des nuages.
Lorsque je reprendrai ma voiture une
demi-heure plus tard, je croiserai Fabrice à bord de son fourgon. Il est donc
sauvé.