La journée du 25 Avril s’annonce belle. Le soleil
brille, il fait un peu frais, mais on annonce 25°C pour la journée. Nous
partons pour 40 Km de tout terrain avec 800 m de dénivelé positif. Près d’un
millier de VTTistes sont présent sur les distances 25,40,55,70 et 80 Km. Thierry
et moi avons nos Xh « préparées »
pour l’occasion. Position hautes, deux portes bidons, une mini sacoche pour les
outils sur le haut du cadre, la pompe fixée sur un porte bidon. La machine est
lourde et très haute. En tout-terrain j’utilise rarement la position haute sauf
si il y a seulement les descentes. Mais ici je ne connais pas le parcours et
dans le doute…Mon problème de freinage que j’ai eu lors du « Deval Nore » est réglé, j’ai des
freins neuf. En attendant de passer à la technologie disques, ça ira bien.
Nous démarrons par une côte sur la route qui va durer
30’. Je pars trop vite, essaye de pousser trop longtemps, au bout d’un quart d’heure
j’ai le cœur à 1253 pulsations qui frappe fort, je sue à gros bouillon, je n’ai
plus d’air dans les poumons, bref, je suis en sur-chauffe, il est urgent de
faire quelque-chose. Je m’hydrate et repars rapidement en courant lentement à
coté de la trot jusqu’au bout de la côte. Par endroit je suis à la vitesse des
cyclistes. Au bout d’une demi-heure de cette mise en chauffe, nous entrons
enfin sur un chemin. Je peux commencer à pousser un peu, mais dieu que la machine
est haute ! Thierry lui aussi trouve que sa machine ressemble à un
escabeau sur roue. Chaque poussée nous fait énormément travailler la cuisse
d’appuie. Pour le moment, rien ne justifie cette position haute. On se demande
si on ne devrait pas baisser nos montures. Le chemin continu de monter, monter,
monter. Nous marchons plus que nous poussons. Beurk. Nous arrivons au point haut
de cette première partie en 50’ et c’est le ravitaillement. Un monde fou. (950 inscrits…). On prend vite un coca et
un truc à grignoter et repartons de plus belle. On vient de doubler une grosse
centaine de concurrents, hé, hé, hé. Nous sommes au niveau du village de
Tiergues. Ca ne vous dit rien ? Tiergues, C’est la dernière difficulté des
100 Km de Millau. La célèbre et fameuse côte de Tiergues. Nous venons
d’effectuer la même chose que le retour de St Affrique vers le sommet de cette
côte lors des 100 Km de Millau mais en tout-terrain. La première descente
s’avance. Enfin. Mais les pilotes devants nous empêchent d’en profiter. Des
enfants, des débutants qui descendent de leurs vélos au moindre caillou (j’exagère à peine). Nous sommes obligés
de nous arrêter, laisser du mou devant nous pour finalement les rattraper 2
minutes plus tard. Frustrant. De plus les descentes sont courtes pas techniques
et ça remonte de suite. Bou ou … Nous sommes malheureux… Au bout d’une heure,
nous sommes sur un plateau magnifique. Arrêt photos. On voit au loin le Larzac.
Je devine dans la brume lointaine les falaises autour de mon village. Roquefort
est juste derrière. Millau est caché derrière un plateau. Le parcours est un
peu vallonné, la forme arrive. C’est bien çà, il nous faut une heure pour être
chaud et entrer dans le rythme. Se succède alors courtes descentes faciles et
longues montées. Suffisamment pentues pour ne pas pouvoir pousser (marche obligatoire) et larges pistes
monotones. On s’y EM-MERDE ! Thierry passe son temps à monter et descendre
sa fourche à la main.
2h50.
Les premières sensations de crampes font leurs apparitions. Marrant, c’est
exactement le même temps qu’à Millau. Thierry aussi commence à avoir quelques
sensations musculaires bizarres. Petit arrêt gel anti-crampes, pommade magique
et on repart en marchant (puisqu’il y a
une côte).
Deuxième ravitaillement à St Jean D’Alcapiès. Beau
petit village aveyronnais avec de superbes fermes fortifiées. Nous sommes je le
rappelle au cœur du pays des Templiers. Par contre, une sono crachant de la
musique est située au ravitaillement. On se croirait dans un centre commercial
branché où la musique agresse les oreilles. Je trouve ça insupportable. On est
en pleine nature, on ne peut même pas écouter les petits oiseaux. Bande de
cons, imbéciles…Et on remonte. Encore et encore. Petites routes, grandes
pistes, toujours aussi monotone. Reste le paysage qui est superbe. Nous avons
au moins çà et on peut en profiter (et
puis là il n’y a plus de musique !). On arrive enfin au second point haut
du parcours. 600m d’altitude. A partir de maintenant il ne devrait y avoir que
de la descente (enfin …sur le
papier ! parce qu’en réalité …). Mais pour chaque petite descente de
30 secondes, on enchaîne une côte de 5 minutes. Bou, hou, hou ! Alors
parfois, une longue piste se profile devant nous et durant 2 ou trois longues
minutes ont peut enfin se lâcher. Leurs largeurs nous permettent de doubler les
débutants studieux et prudents qui descendent en freinant à bloc. Nous sommes
aussi à bloc mais sans les freins. Sachant qu’on anticipe la côte qui suit,
nous devons prendre un max de vitesse. Alors c’est allongé sur la machine à
fond sur le chemin. J’atteins les 47,7 Km/h au GPS ce qui établit mon record en
tout-terrain à ce jour.
Nous
revenons au second ravitaillement. On en
a marre, on ne s’arrête pas, on veut rentrer au plus vite, on ne s’amuse pas, mais
alors pas du tout. 35 Km au compteur, 3h50 au chrono. Toujours pas de crampes (ça n’est pas avec ce qu’on a poussé qu’on va
se faire mal !) C’est finit. Ben oui, parce que ce qui nous ramène au
départ est une ancienne voie de chemin de fer transformée en voie verte. Profil
légèrement descendant sur 5Km. Il suffit de se lancer à fond, et de laisser glisser.
On tient un bon 25Km/h en poussant de temps en temps et encore… Ca va durer un
bon quart d’heure durant lequel on effectue des relances à bloc en profitant de
la pente dès qu’un VTTiste nous double. On s’amuse à rester à son niveau voire
le doubler, comme celui qui nous lance « Et ça va vite comme engin ? » Nous n’avons pas eu le temps de lui répondre, et il ne nous
a jamais rattrapé. Il a eu sa réponse non ?
On arrive à Saint Affrique avec 4h10 à la montre et
39,8 Km au compteur/GPS. Le temps de roulage est de 3h30 et les arrêts sont de
40 minutes. Nous ne sommes même pas fatigués. Pas de crampes à l’horizon. On rajouterai bien une paire d’heures à ce rythme. Nous restons un peu sur notre
faim. D’ailleurs, en parlant de faim, il n’y avait pas de ravitaillement solide
à la fin !!! Que des boissons. Un peu déçu. Nous qui aimons quand on en
bave, quand c’est technique, ben là c’étais une gentille ballade pour les
enfants. Roulant certes, mais pour les vélos. Bref, ça n’était pas marrant.
On
devient peut-être un peu difficile…. ?