28 km avec 1100 m de dénivelé
négatif. Cela se passe sur le site de la Cap Nore (voir chapitre correspondant).
On va donc plus parler de pilotage que d’endurance. On ne va pas
beaucoup pousser mais on va beaucoup piloter. Allez, en piste !
11h. L’appel du chargement des camions. 300 VTTistes
dont 2 trotteurs donnent leurs machines. Il y a un gros camion de chantier plus
une armada de fourgonnettes, remorques, etc. Puis vers 13h, la meute des
pilotes monte dans les bus en direction du Pic de Nore à 1200 m d’altitude. Sommet de la Montagne
noire (dans l’Aude). Le temps est beau grâce au vent qui souffle très fort. Du
coup au sommet, on se caille, on est congelé. Vite le blouson. Thierry met son
armure complète. Gilet armé plus tibia/genou. Il ressemble à Robocop.
D’ailleurs beaucoup sont équipé ainsi. On est dans le monde de la descente où
une chute peut-être fatale. Alors équipement de rigueur. Le casque intégral est
ici banal. Je suis plus light puisque je n’ai que des genouillères,
coudières/avant-bras. Ca suffira pour une trottinette. D’autant plus que c’est
la première fois que je mets ce genre d’équipement, j’espère ne pas être gêné
si je dois pousser. Surtout au niveau des genouillères. Nos montures sont des Xh.
Celle de Thierry est équipée en Rock-Shock UTurn, frein à disque, roue mavic,
la mienne reste de série sauf pour la fourche, une Marzocchi Bomber Lo 22.
Toutes les deux sont en position haute.
Après avoir patienté quelques temps dans le froid du
vent (gla, gla, gla), on part 5 par 5
toutes les 30 secondes pour la descente de 28 km. Ca commence bien, puisque
avec le vent de face, il nous faut pousser dans la descente pour
avancer !! Le vent est trop fort !! Quelques centaines de mètres sur
le sommet battu par les vents avant d’entamer la partir technique plus ou moins
protégée. A partir de maintenant nous allons enchaîner des parties de descente
vertigineuse sur des rochets, le cul au dessus de la roue arrière (ceux qui ont des 26’ à l’arrière auraient des problèmes de fessiers …), des « singles » agrémentés de passages de
rochers, racines, sauts en tout genres. Pour nous c’est très technique. Eviter
à tout prix tout ce qui peut nous faire toucher le cadre. Notre garde au sol
étant d’une dizaine de centimètres seulement. Les difficultés sont contournées.
Depuis le temps qu’on pratique le « Triple
T » (Trot Tout Terrain),
notre technique s’affine. Un coup d’œil suffit pour évaluer la difficulté.
·
Peut-on passer
avec un pied en appui sur le sol, on soulevant la machine et en la projetant de
l’autre coté de l’obstacle ?
·
Peut-on éviter la
difficulté en passant sur le coté ? (majorité
des cas).
·
La difficulté
est-elle de type « mou » (terre, racine) auquel cas on peut tenter
de passer en raclant le cadre ou type de « dur » (pierre) et là
il faut l’éviter absolument ?
·
Après l’obstacle y
en a-t-il un autre assez prêt pour déjà l’anticiper ?
·
Comment préparer
la position des pieds sur la gauche ? la droite ? en fonction du
virage ou de la difficulté suivante ?
Toutes ces questions doivent trouver leur réponse instantanément.
Avec le « métier » on finit
par y arriver. Du coup nous allons passer partout pratiquement sans toucher.
Quelques grandes pistes nous permettent d’aller très
vite, très très vite. 44,6 km/h au GPS !! Des longues lignes droites en
sous bois. Des passages en devers de montagne où l’on ne peut pousser que d’un
coté parce que de l’autre, c’est le vide…. Gulp ! J’en ferai les frais
mais j’évite la chute de justesse.
Sur
les quelques portions « poussables »,
Thierry et moi nous nous lançons dans des sprints impressionnants à la
poursuite de VTTistes. Vu le peu de portions où l’on doit pousser, les muscles
ne sont pas mis à rude épreuve et nous
sommes toujours frais pour lancer ce type de jeu. A chaque fois les cyclistes
sont bluffés. Comme d’habitude, plus on avance moins ils rigolent. Thierry me
fait remarquer que nous arrivons à pousser comme des mules malgré nos positions
hautes. Pour ma part, au niveau musculaire, par l’ombre d’un début de crampes.
Ma préparation musculaire en salle est donc bonne. Chaque arrêt est l’occasion
de discuter avec des VTTistes autour de nos machines. Du gros frimeur
sur-équipé au dernier des randonneurs, nous avons un super accueil. Fera-t-on
des émules ? Le petit bémol sera le freinage. Ma Xh est équipée de
V-Brakes qui montrent rapidement leurs limites sur ce genre de terrain. Thierry
lui est en disques. Il n’a aucun problème. Je crois que je vais passer à cette
technologie, je n’étais pas tranquille sur certaines portions. Coté pneu, bien
qu’ayant un 2.3 à l’avant, l’agressivité des crampons n’est pas assez
flagrante. Quelques frayeurs sur les pistes « grasses » où j’ai pu rattraper mon avant qui ne voulait pas
accrocher. Imaginez un peu glisser de l’avant en pleine vitesse avec nos
bécanes …. Mais entre mon talent de pilote (si,
si j’y tiens !) et la qualité de la Xh, j’ai réussit à récupérer le
vaisseau en perdition. La prochaine fois j’aurais un pneu « méchant-spécial-descente ». Quant à la fourche Marzocchi qui faisait
sa première vraie sortie, elle est tout simplement géniale. C’est le jour et la
nuit avec les machins à ressorts mous mit en première monte.
Le final est en sous-bois. Une piste qui virevolte
entre les arbres. Montée, descente, gauche, droite, c’est rapide, on change de
pied tout le temps. On est affûté à bloc, on passe avec une précision de
scalpel. Un vélo ne passerait pas mieux. GE-NIAL !
L’arrivée
(en 2h40) se fait sur un podium avec
« Rage Against The Machine »
en musique de fond.
Temps
de roulage 2h. Temps d’arrêts 40’. Moyenne roulage 12,5km/h. Moyenne globale
9km/h. Max atteint : 44,6 km/h (yeah !). Distance 28Km, altitude
départ 1210m, arrivée 400m. 80% de descentes, 20% de plat et côtes. A noter que
la portion la plus longue à marcher dura 20’.
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